Répondant à notre question sur l’avenir du marché de l’art en Tunisie, l’artiste plasticienne Houda Ajili affirme qu’en Tunisie, il existe un marché de l’art mais il s’agit d’un « marché anarchique ». D’ailleurs elle parle de deux marché : un marché public et un marché privé.
Pour ce qui est du marché public, il est représenté la commission d’achat des œuvres d’art relevant du ministère des Affaires culturelle. Cette commission est chargée d’acheter les œuvres artistiques des artistes plasticiens à raison de deux fois par saison. Notre interlocutrice estime que dans le secteur public, il n’existe pas de critères qui déterminent le prix de l’œuvre artistique à l’instar de la carrière de l’artiste, ses réalisations, les articles spécialisés autour de ses travaux et le prix de la toile. « Quant au secteur privé, c’est une autre paire de manche. C’est la valeur de l’artiste et de son art qui sont décisifs dans le marché ».
Petit à petit l’artiste doit se faire connaitre auprès du public et auprès des galeries. « Pas de place pour la complaisance dans le secteur privé. Car le client cherche à acquérir une œuvre qui aura une certaine valeur au bout de quelques années », explique-t-elle. L’artiste-plasticien tunisien doit s’imposer dans le marché privé de l’art.
Vivre uniquement de son art
Pour elle, il ne s’agit pas d’une mission aisée. D’ailleurs, Houda Ajili affirme qu’elle ne vit que de son art et qu’elle s’impose dans le marché privé et n’attend pas les commissions d’achat pour vivre de sa production. En outre, elle souligne la nécessité d’adopter le statut de l’artiste pour régulariser sa situation.
Revenant sur sa production artistique, elle explique que « celui qui va regarder mes toiles sentira un message d’amour et de tolérance. Mes œuvres sont ma propre conception du monde, tel que je le vois et je le conçois ». Il convient de rappeler que l’artiste plasticienne Houda Ajili est diplômée de l’Institut supérieur des beaux-arts de Tunis en 2004. Elle a une expérience de 15 ans dans le domaine. Elle est titulaire d’un troisième cycle en esthétique de l’art.