Donner plus de visibilité aux femmes dans les médias, changer ces mauvaises habitudes où l’on voit bien souvent des hommes aux postes de décision. C’est l’un des sujets discutés lors de la première rencontre entre les représentants du Forum des femmes journalistes tunisiennes et les journalistes des secteurs public et privé. Et ce, lors d’une table ronde qui s’est tenue le lundi 3 juillet 2023.
Selon une étude présentée par Souhir Lahiani, Responsable chargée des recherches et des études scientifiques, la Tunisie compte un faible nombre de femmes occupant des postes de décision dans différents secteurs. Elle a déclaré que les chiffres relatifs à la répartition des journalistes selon le sexe dans les médias avaient augmenté de 5 %, passant de 997 journalistes femmes en 2022 à 1050 en 2023. Tout en ajoutant que seulement 11 % des femmes journalistes occupent de tels postes, d’après les chiffres du SNJT de l’année 2020. Les résultats de cette étude soulignent l’importance de faire progresser la représentation des femmes dans les médias, afin d’éviter de véhiculer une image négative et stéréotypée.
Dr Lahiani a indiqué que le forum travaillait à l’élaboration de statistiques à cet égard, qui seront annoncées d’ici septembre prochain.
Ce qu’on peut déduire d’après les résultats annoncés, c’est l’’importance de faire progresser la représentation des femmes dans les médias. Et ce, afin d’éviter d’en transmettre une image négative et stéréotypée.
De même, il faut parler de l’importance du rôle des nouveaux médias et des espaces de liberté qu’ils offrent aux défenseurs des droits de l’Homme en général et aux femmes en particulier.
La solution réside donc dans le travail sur le terrain. Car personne ne peut nier la présence massive de la femme dans la sphère médiatique. Cependant cette présence est restreinte dans le monde professionnel et est sous représentée. Et c’est l’une des raisons pour lesquelles il faut une visibilité de leadership dans les médias, a soulevé Imen Bahroun, présidente du Forum.
En outre, elle souligne l’importance des défis à relever. Et pour commencer, elle estime nécessaire d’imposer la parité entres les hommes et les femmes journalistes aux postes de décision. Car on ne peut pas avoir un paysage médiatique équitable et équilibré sans avoir une présence paritaire à tous les niveaux.
Et de poursuivre : « Il est impératif de changer les mentalités pour que le leadership féminin s’impose. Cela dit, je reste optimiste qu’on y arrivera tôt ou tard ».
Par ailleurs, ce débat a offert l’opportunité à des journalistes de différentes générations de partager leurs expériences et leurs perspectives sur la réalité des médias, en mettant particulièrement l’accent sur la place des femmes journalistes et les obstacles auxquels elles font face dans l’exercice de leur profession.
Cette première rencontre a réuni des représentants d’institutions médiatiques, académiques et professionnelles. Parmi les participants figuraient Mme Hamida El Bour, directrice de l’Institut de presse et des sciences de l’information, M. Taïeb Zahar, président de la fédération tunisienne des directeurs de journaux, le Dr Najeh Misaoui, directeur général de l’Agence Tunis Afrique Presse (TAP), le Dr Mohamed Jouili, sociologue, ainsi que Salwa Ghazouani, directrice de l’association Article 19 en Tunisie.
En conclusion, pour donner un éclairage sur la situation, il faudrait assainir tout d’abord le climat médiatique. Et ce, en donnant plus d’opportunité à la compétence féminine. Car une chose est sûre : seules nous sommes invisibles, ensemble nous sommes invincibles.
Et pour finir comme disait Françoise Giroud : « La femme serait vraiment l’égale de l’homme le jour où, à un poste important, on désignerait une femme incompétente. »