Ces dernières semaines, nous avons assisté à Tunis à un interminable ballet diplomatique des personnalités européennes, et notamment italiennes. Avec une question centrale : « Comment faire baisser la migration irrégulière en Europe à partir de la Tunisie ? »
La présidente du Conseil des ministres italien, Giorgia Meloni, a particulièrement et personnellement essayé de peser de tout son poids sur la question auprès des instances européennes.
Et aux dernières nouvelles, on apprend que l’Italie serait sur le point de procéder à l’expulsion de 12 000 migrants en situation irrégulière et arrivés dans le pays au cours des six premiers mois de l’année 2023, dont un tiers seraient des ressortissants tunisiens.
Pour ce faire, Matteo Pintedosi, le ministre de l’Intérieur italien, va tout simplement appliquer le décret “Cutro“ (proposé par le ministre de la Justice et adopté en mai 2023 par le Parlement), sur « l’expulsion rapide des demandeurs d’asile vers leur pays pour lesquels des permis d’expulsion ont été délivrés ».
Rappelons que ladite loi prévoit plusieurs mesures qui restreignent, voire suppriment, les droits des immigrés.
Ainsi, désormais pour obtenir le droit d’asile –ou “protection spéciale“- en Italie, il va falloir remplir beaucoup de conditions. Entre autres être atteint d’une ou de plusieurs pathologies graves ne pouvant être traitées dans le pays d’origine du migrant.
Toujours dans le cadre de leur stratégie de freiner l’immigration dans le pays, les autorités italiennes auraient actualisé la liste des Etats qu’elles considèrent comme “sûrs“ où les immigrés peuvent être renvoyés sans trop de risque d’être tués ou emprisonnés, par exemple. Il s’agit de la Gambie, de la Tunisie, du Maroc, de l’Algérie, du Sénégal et du Nigeria.
Et c’est justement dans ce cadre que 4 000 migrants illégaux tunisiens pourraient être expulsés vers la Tunisie. Maintenant, il faut se demander si cela fait partie d’un “deal secret“ entre les autorités des deux pays.
Affaire à suivre.