Les émeutes suite à l’assassinat de Nahel ont causé de grands dégâts en France, avec des pertes estimées à plus d’un milliard d’euros. C’est ce qu’annonce l’organisation patronale MEDEF.
Le gouvernement comptait, mardi 4 juillet, des attaques contre dix centres commerciaux, 200 supermarchés, 60 magasins d’articles de sport, environ 440 bureaux de tabac et 370 agences bancaires, depuis le 27 juin.
Par ailleurs, le président français Emmanuel Macron a exprimé une « extrême prudence » quant au retour au calme. Et ce, après que la France a connu sept nuits consécutives d’émeutes qui ont fait de gros dégâts. Mais il a estimé que le « point culminant » de ces actions était passé, lorsqu’il a reçu les maires de villes parmi les plus touchées.
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De son côté, Geoffrey Roux de Bisio, qui dirige l’organisation patronale française, le MEDEF, a déclaré lundi 3 juillet dans un entretien au journal Le Parisien que les dégâts causés par les émeutes s’élevaient à « plus d’un milliard d’euros (environ 1,1 milliard de dollars); sans compter les dégâts sur le tourisme ».
« Cette situation a également conduit à une dégradation de l’image de la France, qu’il faut corriger », a-t-il ajouté. Tout en mettant en garde contre la possibilité que des investisseurs étrangers « abandonnent des projets » dans le pays.
La restauration et le tourisme aussi impactés
Au-delà des pillages, des incendies volontaires ont aussi eu lieu. Et ce sont bien les restaurants qui ont été les plus ciblés. A l’image surtout de grandes enseignes de restauration rapide comme McDonald’s ou KFC. Mais aussi de plus petits établissements ont aussi été victimes de ces exactions.
Conséquence immédiate, les projections en matière de tourisme sont revues à la baisse. Jean-François Rial, le patron de l’Office du tourisme de Paris, a estimé que les hôteliers locaux connaissaient déjà un taux d’annulation de leur clientèle internationale avoisinant les 20-25 %. Avec à la clé, des pertes à venir pour le secteur touristique, l’hôtellerie, la restauration et les commerces.
En outre, les autorités américaines ou encore britanniques ont aussi partagé leurs recommandations de sécurité, qui peuvent largement dissuader plusieurs touristes de se rendre dans l’Hexagone cet été. Plus encore, Pékin a transmis un appel à la sécurité de ses ressortissants. Et ce, après l’attaque, jeudi dernier dans la cité phocéenne, d’un bus transportant des touristes chinois.
Aide gouvernementale
Et alors que certains commerçants évoquaient la possibilité d’un arrêt complet du travail, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a promis une aide gouvernementale et a exhorté les banques et les assurances à apporter leur aide.
» L’État doit être à vos côtés », a déclaré mardi le ministre. Tout en s’engageant à procéder à des suppressions d’impôts et de charges sociales « au cas par cas », pour les commerçants les « plus touchés ».
Dans une déclaration à France Info, la présidente de la Fédération des sociétés d’assurances de France, Florence Lustmann, a annoncé que les compagnies d’assurance avaient reçu 5 800 réclamations d’une valeur « d’au moins 280 millions d’euros (305 millions de dollars) ». Soit un chiffre bien supérieur aux émeutes de trois semaines en France en 2005 qui avait totalisé 1 million de réclamations qui s’élevaient à 204 millions d’euros (222 millions de dollars).
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