Les travaux du congrès du Parti des travailleurs seront une occasion idoine pour penser en profondeur une » ligne politique claire » du parti pour la période à venir et aussi préparer au mieux les projets et les programmes à mettre en œuvre en rapport avec les échéances politiques attendues.
C’est en tout cas ce qu’affirme le président du 6e congrès du Parti des travailleurs, Kamel Amroussia, cité par l’agence Tunis Afrique Presse (TAP).
Selon lui, les discussions et débats devraient aboutir à l’élection des instances dirigeantes du parti, dimanche 09 juillet, dernier et ultime jour des travaux du congrès organisé à Tunis.
Vendredi, à l’ouverture des travaux du congrès, Hamma Hammami, secrétaire général et porte-parole officiel du Parti des travailleurs depuis sa création le 3 janvier 1986, a accusé le président Kais Saïed d’avoir « nourri le racisme et la haine à travers ses propos alarmistes sur l’implantation des Africains en Tunisie », appelant le peuple tunisien à faire preuve de tolérance et de diligence envers les migrants d’Afrique subsaharienne.
Il a indiqué que son parti ne s’alignera jamais aux partis fascistes et racistes qui font de la négation de l’autre un point clé de leurs manifestes électoraux, dénonçant le comportement de certains Tunisiens, notamment à Sfax, il y a deux jours.
Personnification du pouvoir ?
Toujours selon lui, « la Tunisie vit à l’heure d’une autocratie où le culte et la personnification du pouvoir permettent au régime de bâillonner les opposants, de les traduire en justice sur fond d’affaires montées de toutes pièces et de jeter à tort à leur encontre des accusations de complot contre la sécurité de l’Etat ».
Pour Hammami, plus besoin de souligner que l’ère-post 25 juillet 2021 est un » scandale politique « , dès lors qu’il n’y a personne dans le monde entier qui a écrit » une Constitution par lui-même et pour lui-même « .
Toutefois, Hammami n’a pas non plus été tendre envers ceux qui gouvernaient pendant la période politique antérieure à l’application de l’article 80 de la Constitution de 2014. A entendre le premier responsable du Parti des travailleurs, celle-ci était somme toute » mauvaise » et a été marquée du sceau de la corruption et de la malversation dans le cadre d’une démocratie représentative à majorité d’obédience réactionnaire et religieuse.
La gauche au pouvoir !
Il appelle par ailleurs ses partisans à mettre en place une stratégie pour l’arrivée de la gauche au pouvoir, affirmant que la Tunisie a tant besoin d’un » nouveau projet de reconstruction nationale « .
» Un tel projet n’aura pas le jour sans une ferme et intime conviction en le changement « , a-t-il encore martelé, réaffirmant l’engagement de son parti à s’opposer frontalement aux procès politiques expéditifs et injustes visant à faire croupir dans les prisons des opposants innocents sans nulle preuve faisant foi.
Le 6ème congrès du Parti des travailleurs a réuni plusieurs personnalités politiques de l’opposition, dont notamment l’ancien ministre Mohamed Hamdi, le secrétaire général du parti Ettakatol, Khelil Zaouiya, et des activistes des droits de l’Homme et de la société civile.
Pendant trois jours, les congressistes se pencheront sur l’élaboration des motions politiques du parti pour adopter à l’unanimité une position politique et économique ferme, unique et cohérente face à la conjoncture actuelle que vit le pays.