Que peut-on déduire de l’annonce du ministre de l’Education, Mohamed Ali Boughdiri, de geler les salaires de 17 000 enseignants, pour cause de rétention des notes des élèves? Ou bien de limogeage de 350 directeurs d’écoles primaires pour les mêmes raisons?
Nous avons contacté Ridha Zahrouni, président de l’Association tunisienne des parents et des élèves (ATUPE). Celui-ci dresse un état des lieux de la situation en général.
Il estime que le discours tenu par le ministre de l’Education est politiquement agressif. « Au-delà de limoger des directeurs ou de retenir des salaires, il est important de poser des questions prioritaires. Nous nous interrogeons en tant que président de l’Association des parents et des élèves, mais aussi en tant que citoyens, et ce sur la nature du discours et l’impact qu’il peut avoir sur la prochaine année scolaire ».
Et de poursuivre : « il faut se rendre à l’évidence que la situation risque de perdurer. Dans tous les cas de figure, ce sont les parents d’élèves et l’école publique qui sont en train de payer le prix fort. En raison de la mauvaise gestion. Toutefois, pour mettre un terme à une situation désastreuse, il aurait mieux valu prendre une décision bien avant la clôture du premier trimestre. »
Alors, « il est important d’imposer le bon sens à tout le monde, que ce soit du côté de l’exécutif que des syndicats. Si les syndicats ont tort, les enseignants devront passer devant le conseil disciplinaire. Et si l’Etat est défaillant, il faut la mise en place d’un engagement règlementaire que devront accepter les syndicats. En tout état de cause, les deux parties doivent faire un pas en avant pour sauver ce qui reste à sauver. Pour la simple raison que le feu brûle dans l’école tunisienne ».