Le projet MED-InA, initiative méditerranéenne pour la réduction, la réutilisation et le recyclage des déchets, qui a bénéficié à la commune de La Marsa, partenaire national de cette initiative, a été clôturé, jeudi 13 juillet 2023. Et ce, lors d’une cérémonie organisée au Palais Essada, à La Marsa.
Le projet MED-InA (une alliance méditerranéenne intégrée en matière de déchets pour les villes et les citoyens), qui a démarré en septembre 2019 et qui prendra officiellement fin le 31 août 2023, vise à développer une méthodologie de politique publique « Zéro Déchet » adaptée aux villes méditerranéennes.
Il implique cinq pays; à savoir : la Tunisie, l’Espagne, la France, la Jordanie et le Liban.
Dans le cadre de ce projet, des essais pilotes ont été menés dans les villes partenaires, La Marsa pour la Tunisie, Irbid en Jordanie, et des municipalités de la Ribera (Espagne). Et ce, à travers une consultation des acteurs locaux (publics, privés, associations, citoyens) et une coordination territoriale qui place les citoyens au cœur du processus.
Un service de coaching ainsi que des campagnes massives de porte-à-porte et des contacts réguliers par téléphone/e-mail, ont été organisés dans l’objectif d’établir une connexion directe avec les citoyens et les entreprises locales. Et ce, afin de les soutenir dans la réduction de la production de déchets qui ne peuvent être ni recyclés ni réutilisés et la valorisation des déchets recyclables.
Larbi Ben Tlili, coordinateur du projet en Tunisie et président du Réseau MEGARA des villes durables, a fait savoir que la Commune de La Marsa a bénéficié d’un financement de l’ordre de 250 000 euros dans le cadre de ce projet.
Et, « outre les actions déployées pour la sensibilisation des habitants à l’importance du tri et de la réduction des déchets, 1 000 poubelles de tri sélectif ont été distribuées pour les encourager à passer à l’acte. Nous envisageons également, la distribution de 500 composteurs pour sensibiliser quant à l’importance de la valorisation des déchets organiques », ajoute-t-il.
M. Ben Tlili a par ailleurs affirmé que son réseau œuvre à dupliquer cette initiative dans d’autres communes pour améliorer la gestion des déchets partout dans le pays.
De son côté, Melinda Choua, cheffe de projet chez « E3D-Environnement », chef de file du projet MED-InA, a indiqué que ce projet a réussi à mobiliser environ 2 113 personnes sur la commune de La Marsa à travers des campagnes de porte-à-porte. Toutes les six semaines, ces personnes sont recontactées par téléphone pour évaluer le degré de leur engagement et mettre en place les stratégies d’accompagnement adéquates.
« Nous avons, aussi, impliqué les commerçants de la ville dans nos actions et favorisé le développement d’activités économiques en lien avec la gestion des déchets. Et là, c’est tout un écosystème qui commence à se mettre en place. Nous commençons à observer des changements dans les comportements vers le tri et le recyclage des déchets. Sur la commune de la Marsa, 18 tonnes de déchets ont été recyclés depuis le début de cette initiative ».
MED-InA repose sur une approche globale qui touche également à la gestion de l’énergie, de l’eau et à la santé et qui vise le renforcement des capacités des municipalités sur tous ces volets, souligne-t-elle. Tout en espérant que cette expérience pourra être dupliquée dans d’autres communes du pays.
Présente à cette rencontre, la ministre de l’Environnement, Leila Chikhaoui, a souligné que ce projet s’inscrit dans le cadre de la Stratégie nationale de transition écologique déployée par son département. Laquelle stratégie s’articule autour de quatre axes : le financement et la gouvernance de la transition énergétique; la lutte contre les changements climatiques; la préservation des ressources naturelles; la production durable et le développement d’une culture environnementale.
A relever que cette stratégie intervient dans un contexte caractérisé par la prolifération des déchets dans le pays. Les poubelles à ciel ouvert qui essaiment partout dans les rues et les ruelles de la capitale, et dans chaque coin de la Tunisie, deviennent chaque jour insupportables aux habitants.
Avec TAP