Alors que les espoirs reposent sur le pétrole pour relancer l’économie libyenne, des nouvelles contradictoires ont circulé jeudi 13 juillet 2023 au sujet de la fermeture des champs pétrolifères d’El Fil et de Sharara, dans le sud de la Libye.
Des sources de la direction du champ pétrolifère d’El Fil confirmaient aux médias locaux que les manifestants avaient fermé la porte extérieure du champ jusqu’à jeudi après-midi. Et que le champ fonctionne à 80 000 barils par jour sur sa production naturelle de 125 000 barils par jour.
De même elles indiquent que la population et les habitants du sud cherchent à fermer les champs pétrolifères pour protester contre l’arrestation de l’ancien ministre des Finances, Faraj Boumtari, dans la capitale libyenne, Tripoli, selon les médias locaux.
Cependant, le département d’information de la compagnie pétrolière nationale de la Libye (National Oil Corporation – NOC) n’a pas encore commenté la déclaration de force majeure concernant le champ pétrolier.
A cet égard, notons que le champ El Fil est situé dans le bassin de Murzuq, à environ 750 km au sud de Tripoli. Il contient plus de 1,2 milliard de barils de réserves de pétrole. Il a été découvert en 1997 par un consortium dirigé par la société britannique LASMO, la société italienne ENI et cinq autres sociétés coréennes.
Dans le même ordre d’idées, deux ingénieurs du champ pétrolier de Sharara en Libye ont déclaré jeudi à Reuters que la production dans le champ diminuait progressivement et était sur le point de s’arrêter complètement d’ici vendredi. Tout en ajoutant que le champ n’avait pas encore été pénétré par des manifestants.
Le champ de Sharara, l’un des plus grands champs pétroliers de Libye, avec une capacité de 300 000 barils par jour, a toujours été la cible de manifestants locaux; et ce, pour diverses raisons et revendications politiques.
Le champ est situé dans le bassin de Murzuq au sud-est de la Libye. Il est géré par la National Oil Corporation via l’Akakus Oil Operations Company, aux côtés des sociétés espagnoles Repsol et française Total.
La production d’hydrocarbures est essentiel pour l’économie de la Libye
La production pétrolière libyenne s’élève à 1,207 million de barils, et la NOC espère la doubler et atteindre 1,50 million de barils par jour au cours de l’année en cours. Une tâche qui ne sera pas facile compte tenu des tensions politiques en cours.
Par ailleurs, les recettes en devises se sont élevées à 10,1 milliards de dollars et les exportations de pétrole brut représentent l’équivalent de 96 % des exportations totales de l’économie libyenne. La production d’hydrocarbures est un élément essentiel de l’avenir économique de la Libye. Car elle constitue environ 95 % des exportations et des revenus du gouvernement. Avec des attentes de croissance d’environ 15 % en 2023, selon les données du FMI.
Enfin, soulignons que la Libye possède d’importantes réserves de pétrole et de gaz et a donc l’un des niveaux de PIB par habitant les plus élevés d’Afrique.