Bien que nos avoirs en devises affichent une résilience (23 044 MTND à la date du 14 juillet 2023), tous les opérateurs économiques insistent sur la nécessité de mobiliser davantage de ressources en devises.
Le souci n’est pas seulement le refinancement de la dette étrangère, mais la bonne tenue de la balance des paiements extérieurs. Son équilibre est vital pour un fonctionnement normal de l’économie et pour protéger le dinar. Jusqu’à fin mai 2023, les flux entrant libellés en monnaies étrangères ont totalisé 41 093,4 MTND en cinq mois, en baisse de 3,2 % en glissement annuel. Les exportations ont rapporté l’équivalent de 25 903,7 MTND, constituant la première source de devises.
41 093 MTND de recettes
Les transferts des Tunisiens résidents à l’étranger et les revenus du tourisme se sont établis, respectivement, à 3 562,8 MTND et 1 716,5 MTND. Les investissements directs étrangers ont atteint 921 MTND. Et une hausse significative des investissements en portefeuilles a été enregistrée, à 134,1 MTND.
En revanche, les ressources d’emprunts, toutes maturités confondues et destinées à tous les opérateurs publics et privés, ont significativement chuté. La Tunisie n’a encaissé que 3 557 MTND en cinq mois, soit 36,9 % seulement de ce qu’elle a eu sur la même période en 2022. Pour les chiffres du mois de mai, les encaissements étaient de 353 MTND seulement durant tout le mois de mai 2023, soit 11 % de ce qu’elle a pu avoir en mai 2022.
42 350 MTND de dépenses
Au niveau des dépenses, elles se sont accélérées de 3 % depuis le début de l’année à 42 350,7 MTND.
Les importations ont coûté 32 533,4 MTND. La Tunisie a remboursé des dettes (principal) de 1 455,7 MTND, les entreprises ont payé 962,4 MTND au même titre. Les intérêts de la dette à moyen et long terme ont totalisé 849,2 MTND.
Au final, cela nous donne un solde négatif de la balance des paiements de 1 257,3 MTND fin mai 2023; contre un excédent de 1 348 MTND sur les cinq premiers mois de 2022. La marge de manœuvre s’est donc rétrécie et les autorités monétaires ont dû gérer prudemment les moyens disponibles pour pouvoir éviter les dérapages. Certes, cela est passé parfois par le manque de certains produits de consommation ou même de base; mais c’est toujours un prix léger à payer après des années de destruction de l’économie réelle.