Le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a souligné, lors du premier débat public du Conseil de sécurité de l’ONU sur l’intelligence artificielle (IA), mardi 18 juillet 2023, que toutes les parties doivent travailler ensemble pour développer l’intelligence artificielle. Et ce, afin de combler les fossés sociaux, numériques et économiques, et non d’éloigner davantage les gens.
Il a également salué les propositions de certains États membres visant à créer un nouvel organe des Nations Unies pour régir la technologie. En affirmant que « nous devons courir contre la montre pour que l’IA fonctionne pour l’humanité ».
António Guterres a d’abord déclaré que six ans auparavant, il avait déjà déclaré à l’Assemblée générale des Nations Unies que l’intelligence artificielle aurait un impact énorme sur le développement durable, le monde du travail et la structure sociale. Pourtant, il est toujours étonné par le développement rapide de l’intelligence artificielle générative aujourd’hui.
Puis, il a souligné que de la surveillance de la crise climatique aux percées dans la recherche médicale, l’intelligence artificielle a le potentiel de promouvoir le développement mondial et la réalisation des droits de l’Homme, et aura un impact sur tous les aspects de la vie humaine. Outre le développement et les droits de l’Homme, le troisième pilier des Nations Unies « La paix et la sécurité » sont également liées à l’application de l’intelligence artificielle, qui a soulevé des préoccupations politiques, juridiques, éthiques et humanitaires.
L’IA pose des risques pour « la paix et la sécurité »
A cet égard, António Guterres souligne que l’intelligence artificielle est de plus en plus utilisée pour identifier les schémas de violence et surveiller les cessez-le-feu. Et ce, afin d’aider les Nations Unies à renforcer les efforts de maintien de la paix, de médiation et humanitaires. « Mais les outils d’intelligence artificielle peuvent également être utilisés par ceux qui ont de mauvaises intentions et qui en profitent ».
Ainsi, il relève que l’utilisation malveillante de systèmes d’intelligence artificielle à des fins terroristes, criminelles ou nationales peut causer des morts horribles, des destructions et des traumatismes généralisés, et de graves dommages psychologiques à une échelle inimaginable. D’ailleurs des cyberattaques ont déjà ciblé des infrastructures critiques de l’ONU, d’opérations de maintien de la paix et humanitaires, provoquant des souffrances humaines. De plus, l’avènement de l’IA générative pourrait également être un foyer de désinformation et de discours de haine, sapant la vérité, les faits et la sécurité.
Dans le même temps, l’intersection entre l’IA et les armes nucléaires, la biotechnologie, la neurotechnologie et la robotique est effrayante. De ce fait, M. Guterres exhorte le Conseil à aborder la technologie avec « un sentiment d’urgence, une perspective globale et un état d’esprit d’apprenant ».
Réponse au niveau de l’ONU
En outre, il constate que face aux nouvelles technologies qui peuvent perturber la société humaine et l’économie, la communauté internationale a une longue histoire de réponses collectives. Et les Nations Unies sont le « lieu idéal » pour formuler des normes mondiales et des méthodes de gouvernance pour l’intelligence artificielle. Parce que la Charte des Nations Unies met l’accent sur la protection des générations futures. « Ce qui nous donne un mandat clair pour rassembler toutes les parties prenantes afin d’atténuer les risques mondiaux à long terme ».
De même, il salue les propositions de certains États membres visant à créer un nouvel organe de l’ONU pour régir l’IA, dont le modèle pourrait être basé sur l’Agence internationale de l’énergie atomique, l’Organisation de l’aviation civile internationale ou le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. L’objectif global de cet organe sera « d’aider les pays à maximiser les avantages de l’IA, à atténuer les risques existants et potentiels, et à développer et gérer des mécanismes de surveillance et de gouvernance convenus au niveau international ».
Dans un premier temps, M. Guterres a déclaré qu’il convoquerait un comité consultatif de haut niveau sur l’intelligence artificielle qui comprend diverses parties prenantes. Et ce, pour fournir un rapport sur les options de gouvernance mondiale de l’intelligence artificielle d’ici la fin de cette année.