Les exportations égyptiennes de gaz liquéfié sont dans une situation difficile. Et ce, au milieu de l’exacerbation des pressions de la demande intérieure et de la baisse des prix du gaz à l’international. En conséquence, le gouvernement a décidé d’arrêter les exportations de gaz liquéfié. Afin de répondre à la demande locale de gaz utilisé dans la production d’électricité. Ainsi que pour réduire la crise des pannes d’électricité dont de nombreux districts ont récemment été témoins en Egypte.
Dans les derniers développements, le ministre égyptien du Pétrole, Tarek Al-Mulla, a déclaré, mercredi 19 juillet, que l’Egypte a l’intention de reprendre les exportations de gaz liquéfié au cours du mois d’octobre (2023). Ajoutant qu’il s’attend à une baisse de 50 % des revenus au cours de l’année en cours.
En effet, un récent rapport d’Energy Outlook Advisors a révélé que la balance commerciale du gaz en Egypte est confrontée à de fortes pressions. Et ce, compte tenu des faibles prix du gaz au comptant et de la forte demande intérieure.
En outre, le rapport ajoute qu’il existe une forte possibilité que le continent européen soit exposé à une crise énergétique au cours de l’année en cours et des prochaines années, pour de nombreuses raisons, notamment la baisse des exportations de gaz naturel liquéfié.
L’Egypte est actuellement considérée comme l’un des principaux producteurs et exportateurs de la région de la Méditerranée orientale. Elle est aussi devenue un marché important pour fournir des expéditions supplémentaires de gaz liquéfié vers l’Europe.
Exportations égyptiennes de gaz liquéfié vers l’Europe
Par ailleurs, mi 2022, l’Union européenne, l’Egypte et Israël ont signé un protocole d’accord pour envoyer du gaz israélien en Europe après l’avoir liquéfié en Egypte.
Bien que l’accord tripartite de neuf ans ne précise pas les quantités de gaz, il s’agissait d’un signal envoyé à l’Egypte et à Israël pour accélérer les efforts visant à améliorer les ressources en gaz naturel et à développer les infrastructures.
En outre, les grandes sociétés énergétiques se sont précipitées pour conclure des accords avec le gouvernement égyptien afin de s’assurer une part des exportations de gaz liquéfié égyptien.
Parmi ces entreprises figure la société italienne Eni. Laquelle a signé un accord-cadre avec la société publique égyptienne EGAS pour stimuler les exportations de gaz égyptien vers l’Europe, plus précisément vers l’Italie.
Afin d’augmenter les exportations, l’Egypte a réduit l’approvisionnement en gaz des centrales électriques nationales et remplacé le mazout par du gaz, plus polluant mais moins coûteux à produire que l’électricité.
De plus, Le Caire s’est entendu avec Tel-Aviv pour permettre à cette dernière d’augmenter ses approvisionnements en gaz de 50 %, via une nouvelle route passant par la Jordanie.
Depuis le début de 2023, l’Egypte a eu tendance à augmenter les exportations de GNL pour économiser les devises provenant des ventes de gaz au comptant.
Cependant, au cours du premier semestre 2023, les exportations de GNL sont tombées à 2,9 millions de tonnes contre 3,9 millions de tonnes en 2022. Soit en baisse de 25 % d’une année sur l’autre, selon les données de suivi des navires compilées par Energy Outlook Advisors.
Enfin, les exportations de GNL ont diminué en mai à 350 000 tonnes, avec cinq expéditions chargées depuis le terminal de Damiette et une expédition depuis le terminal d’Idku. Alors que l’Egypte n’a exporté aucune expédition au cours du mois de juin. Ce qui montre son incapacité à fournir un excédent à l’exportation.