Selon une étude élaborée par l’organisation Alert, les rentes bancaires sont le principal obstacle des politiques monétaires en Tunisie, lesquelles sont caractérisées par leur incapacité et leur échec à atteindre les objectifs souhaités.
L’organisation Alert a expliqué cette situation dans son étude présentée au début de la semaine du 17 juillet 2023, par plusieurs causes, dont le caractère structurel du phénomène de l’inflation et la restructuration du système financier et de financement, ainsi que l’incohérence des politiques monétaires de la Banque centrale.
Elle précise que le phénomène structurel de l’inflation est dû au déficit des équilibres du budget de l’Etat, étant donné que l’économie est structurellement dépendante des importations, à l’inflation importée, c’est-à-dire la subvention des importations par des politiques de maintien du cours du dinar en s’appuyant sur la dette extérieure, en plus du blocage des secteurs productifs, par exemple le secteur agricole qui ne répond pas aux exigences nationales, la non révision du système de la propriété, et à l’exclusion de l’agriculteur du cycle économique , ainsi qu’ aux crises climatiques, et à la structure des marchés régis par les monopoles, en absence des réglementations, du contrôle et de la concurrence.
En ce qui concerne la structure du système financier et le financement, l’étude a montré que le système financier a entrainé deux types des demandeurs des services bancaires: un acteur économique qui s’appuie sur des circuits illégaux à cause de plusieurs facteurs, dont la hausse excessive des garanties demandées lors de l’endettement, et un acteur économique qui dépend fortement du financement bancaire et ne dispose pas d’alternatives bancaires.
L’étude a conclu son explication de l’incapacité des politiques monétaires dans le pays , en mettant l’accent sur la contradiction des politiques monétaires visant l’allégement du taux d’inflation monétaire par la BCT, vu que la hausse du taux d’intérêt directeur a coïncidé, avec la baisse des taux des réserves obligatoires , en plus des opérations d’injection monétaire dans l’économie, à travers le refinancement et l’intervention sur le marché ouvert .
Parmi les autres résultats négatifs de ces politiques, selon l’étude, le risque élevé de défaut de paiement à cause de la hausse subite des coûts de financement, étant donné que les moyennes des crédits non productifs demeurent élevés (dans la limite de 13% ), par rapport aux autres pays .
Ainsi, pour absorber le défaut de paiement, l’organisation Alert a indiqué que les banques imposent des taux d’intérêt élevés, soulignant que l’application des taux d’intérêt les plus élevés est à même de favoriser aux banques la réalisation de bénéfices élevés.
La plupart des crédits accordés par les banques sont soumis à un taux d’intérêt variable, suivant le taux d’intérêt du marché financier, donc toute révision du taux d’intérêt directeur permet aux banques de réaliser des bénéfices plus importants.
Durant les cinq dernières années (2017-2022), les banques ont pu réaliser des marges bénéficiaires élevées suite à l’augmentation du taux d’intérêt du marché financier.
Avec TAP