Signature de la convention de financement du projet Elife (Tozeur, Kairouan, Sidi Bouzid), porté par la Fondation Tunisie pour le développement et cofinancé par la Facilité Investissement pour l’emploi -IFE-, mise en œuvre par la KFW.
Le projet objet de cette subvention vise la construction de 3 centres technologiques supplémentaires (Sidi Bouzid, Tozeur et Kairouan) afin d’élargir et de renforcer l’empreinte du programme sur toute la république.
A la fin de la phase d’investissement de 24 mois, l’ensemble du réseau des centres Elife comprendra 7 centres opérationnels. Il permettra ainsi, grâce aux formations qualifiantes, la professionnalisation et l’insertion des jeunes dans des entreprises TIC, l’incubation de startups, de créer/pérenniser des milliers d’emplois dans toute la Tunisie.
Le 26 juillet 2023, la Fondation Tunisie pour le développement, représentée par son président, M. Badreddine Ouali, et la Facilité Investissement pour l’emploi, représentée par sa directrice générale, Mme Anke Afflerbach, ont signé une convention de subvention d’un montant de 4,9 M € pour la mise en œuvre du projet Elife (Tozeur, Sidi Bouzid, Kairouan).
Ce projet va permettre la création et l’animation de 3 nouveaux centres Elife dans les régions du centre et du sud de la Tunisie. Ces centres viendront s’ajouter aux 4 centres technologiques déjà en exercice (Siliana, Béja, Le Kef et Djerba) et permettront, au terme des 3 ans qui suivront leur mise en place, la création de plus de 1300 emplois.
Le chômage des jeunes est particulièrement élevé en Tunisie. Les 15-29 ans représentent 21,3% de la population en 2020, soit un Tunisien en âge de travailler sur trois. En 2018, environ 57% des chômeurs ont moins de 30 ans, et plus de 75% des chômeurs se retrouvent chez les moins de 35 ans. Le chômage s’est aggravé avec la pandémie du Covid-19, pour passer de 15% avant la pandémie à 17,8% à la fin du premier trimestre 2021. Les femmes et les jeunes (15-24 ans) sont particulièrement touchés, avec des taux qui atteignent respectivement 24,9 et 40,8%.
Le taux de chômage croît avec le niveau de qualification. Ainsi, 27% des diplômés de l’enseignement supérieur sont au chômage. Pour autant, les chômeurs sans qualification ou à qualification intermédiaire restent globalement les plus représentés en valeur absolue (58% des 626 600 chômeurs).
Les zones du Sud, Nord-Ouest et Centre sont celles qui souffrent le plus du chômage avec un taux qui dépasse les 27%. Le projet Elife vise les 10 gouvernorats les plus défavorisés dans les régions du Nord-Ouest, Centre et Sud.
L’ouverture de 4 centres (3 dans le Nord-Ouest et 1 dans le Sud-Est à Djerba) incite la fondation à aller dans des zones pas encore couvertes, notamment les zones du Centre (Sidi Bouzid, Kairouan) et du Sud-Ouest (Tozeur).
À Kairouan, la plupart des jeunes travaillent dans l’agriculture, le tourisme et l’artisanat, mais ces secteurs ne sont pas suffisamment développés pour offrir des emplois stables et bien rémunérés. De plus, de nombreux jeunes diplômés ne trouvent pas de travail correspondant à leur formation. Le taux de chômage des jeunes dans la région est assez élevé, dépassant les 32%, selon certaines sources (INS).
Dans la région de Sidi Bouzid, le taux de chômage des jeunes est encore plus élevé, atteignant près de 48%. La région souffre également d’un manque de diversification économique, avec une forte dépendance à l’agriculture. Les jeunes diplômés ont du mal à trouver un emploi dans leur domaine, et beaucoup sont obligés de travailler dans des emplois précaires et peu rémunérés.
Enfin, dans la région de Tozeur, le taux de chômage est de 24,8%. Le secteur du tourisme est le principal employeur des jeunes, mais il est fortement affecté par la saisonnalité et la pandémie de Covid-19. Les jeunes diplômés ont également des difficultés à trouver un emploi dans leur domaine, et il y a un manque d’opportunités d’emploi dans d’autres secteurs.
Le projet Elife (Tozeur, Sidi Bouzid, Kairouan), mis en œuvre par la Fondation Tunisie pour le développement, en partenariat avec la Facilité Investissement pour l’emploi, a pour objectif de faciliter le recrutement des jeunes chômeurs, en particulier dans les gouvernorats présentant un taux de chômage élevé, en leur proposant un parcours de formation innovant, en prise avec les besoins du secteur afin de renforcer leur employabilité et d’aider leur insertion économique et sociale.
Au-delà du cycle de formation, les centres seront des lieux de culture, d’échanges et d’accès facile aux nouvelles technologies.
Depuis l’ouverture du premier centre Elife à Siliana le 24 juin 2019, plus de 25000 personnes ont pu profiter des différents services proposés, tels que les formations sur les métiers du numérique, en industrie, l’accompagnement à l’entrepreneuriat ou encore l’accès à des manifestations culturelles et des challenges scientifiques.
La Facilité Investissement pour l’emploi financera à hauteur de 4,9 millions d’euros, sous forme de subvention, la construction de 3 nouveaux centres Elife dans les gouvernorats de Tozeur, Sidi Bouzid et Kairouan.
La Facilité Investissement pour l’emploi est un mécanisme d’investissement créé par la KfW Banque de Développement dans le cadre de l’Initiative spéciale « Emploi décent pour une transition juste » du ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ).
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A propos de l’initiative Invest for Jobs
Le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ) a rassemblé sous la marque Invest for Jobs une série d’offres pour soutenir des entreprises allemandes, européennes et africaines dans leur engagement en faveur de l’emploi en Afrique. L’Initiative spéciale «Emploi décent pour une transition juste» propose un conseil complet, des contacts et un soutien financier pour éliminer les obstacles aux investissements.
L’objectif de l’Initiative spéciale consiste à créer, en coopération avec les entreprises, jusqu’à 100 mille emplois de qualité et à améliorer les conditions de travail dans ses huit pays partenaires africains (la Côte d’Ivoire, l’Égypte, l’Éthiopie, le Ghana, le Maroc, le Rwanda, le Sénégal et la Tunisie). Dans ce contexte, l’Initiative spéciale contribue de manière ciblée à la transformation socio-écologique de l’économie dans l’esprit d’une transition juste, ainsi qu’à la création d’emplois plus nombreux et de meilleure qualité pour les femmes.
A propos de la Fondation Tunisie pour le développement
Organisation à but non lucratif, la fondation a pour but de promouvoir et d’accompagner le développement économique et social de la Tunisie, par des actions directes ou en partenariat. Elle privilégie, aussi, les opérations destinées à favoriser l’emploi des jeunes, à corriger les déséquilibres régionaux, à assurer l’égalité entre les hommes et les femmes, ainsi qu’à promouvoir la santé et la culture.