Une équipe technique et deux avions bombardiers d’eau espagnols ont atterri à l’aéroport international de Tabarka. Et ce, dans le but de venir en aide à la protection civile tunisienne contre les incendies qui se sont déclarés dans la région.
A souligner que les unités de la protection civile tunisienne travaillent en coordination avec l’armée nationale, la garde nationale et les gardes forestiers pour maîtriser les flammes à Melloula et à Aïn Sobh.
Les incendies de Tabarka ont détruit plus de 450 hectares de pin maritime. Pas moins de 16 incendies ont été déclarés dans les zones forestières, ayant causé d’importants dégâts matériels, mais heureusement sans faire de victimes.
Le nord-est de la Tunisie reste en état d’alerte
Cela fait des années que le nord-est de la Tunisie est en état d’alerte. Rappelons également qu’il y a plus de dix ans, exactement le 31 août 2012, plusieurs incendies avaient été enregistrés dans la même région, plus précisément à Jendouba.
L’étude régionale du risque d’incendie forestier révèle que la région du Nord-Ouest, composée des gouvernorats de Jendouba, de Siliana, du Kef et de Béja, a été la plus touchée. Dans le gouvernorat de Jendouba, dont la superficie recouverte s’étend sur 227 000 ha (120 000 ha de forêts et 107 000 ha de parcours), 1 700 incendies ont été recensés entre 1986 et 2012. Les destructions portent sur 7 600 ha. Le maximum a été atteint au cours des dix dernières années : 1 142 incendies ont été comptés, dont près de 500 (soit 44%) sur les seules années 2011 et 2012.
Un rapport de la Revue géographique des pays méditerranéens a montré que, sur les 25 dernières années, 60% de ces incendies sont d’origine inconnue, contre 40% qui sont provoqués par des faits divers : jets de mégots de cigarettes (57%), différents prélèvements de ruraux (chauffage, production de charbon, 14%), en plus d’autres raisons d’ordre naturel et criminel (3%). Ces éléments anciens tranchent avec l’ascension du fait criminel depuis 2011.
Toujours selon le même rapport, “souvent, des intrus procèdent à des coupes sauvages à l’intérieur de grands espaces forestiers ou de réserves naturelles, ou déclenchent des feux volontaires. Des bandes organisées procèdent à de multiples mises à feu simultanées dans des endroits dispersés afin de limiter l’efficacité des pompiers et bénévoles et de minimiser leurs chances de combattre les foyers”.
Alors question : avons-nous tiré les leçons du passé en vue d’anticiper les événements avant qu’ils n’aient lieu?