La Russie a augmenté les approvisionnements alimentaires en Afrique en dépit des sanctions occidentales, a déclaré vendredi 28 juillet le président Vladimir Poutine lors du sommet Russie-Afrique.
Selon Poutine, l’Afrique a reçu 11,5 millions de tonnes de céréales russes en 2022, et a déjà été approvisionnée en près de 10 millions de tonnes au cours des 7 premiers mois de 2023.
« Comprenant l’importance d’un approvisionnement alimentaire ininterrompu pour le développement socio-économique et le maintien de la stabilité politique des États africains, nous augmentons l’approvisionnement en produits agricoles de l’Afrique », a déclaré le dirigeant russe.
« Et cela malgré les sanctions illégales imposées à nos exportations, qui entravent sérieusement l’approvisionnement en nourriture russe, compliquent la logistique du transport, les assurances et les paiements bancaires », a-t-il ajouté.
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La Russie sera toujours un fournisseur responsable de produits agricoles, y compris gratuitement aux pays dans le besoin, a souligné Poutine.
Jeudi, le président russe a offert des céréales gratuites à six pays africains, notant que les expéditions seront prêtes dans quelques mois. Le Burkina Faso, le Zimbabwe, le Mali, la Somalie, la République centrafricaine et l’Érythrée recevront chacun 25 000 à 50 000 tonnes de céréales, selon Poutine. Moscou couvrira également les frais de livraison des envois, a-t-il déclaré.
Vers l’abandon du dollar dans le commerce russo-africain
Dans le même contexte, le chef du Comité de coordination pour la coopération économique avec les pays africains (AFROCOM), Igor Morozov, a déclaré que le continent Africain fera partie d’un monde multipolaire avec des ‘’relations économiques complètement nouvelles’’.
« Nous sommes prêts et nous fournirons annuellement grâce à l’aide humanitaire tout ce que nous avons dans le complexe agro-industriel. Nos tracteurs, agrégats, engrais minéraux et technologies. Nous avons obtenu des résultats incroyables en dix ans et nous voulons partager cette expérience avec nos partenaires africains », a-t- il déclaré.
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Rien que l’année dernière, 19 pays africains ont demandé l’adhésion aux BRICS parce qu’ils voulaient des relations économiques complètement nouvelles, a révélé Morozov en marge du sommet Russie-Afrique.
Le dollar américain a été transformé en arme, c’est pourquoi les nations vont progressivement s’éloigner de son utilisation dans le commerce et le système de paiement BRICS remplacera le réseau de messagerie financière SWIFT dans un « nouveau monde non occidental », selon lui.
« Les dirigeants africains sont également préoccupés par la poursuite de l’utilisation du dollar et de l’euro. À cet égard, le nombre de pays souhaitant rejoindre les BRICS augmente rapidement, car il s’agit d’un système de paiement alternatif qui devrait émerger d’ici six mois », a-t-il déclaré.
Les BRICS poussent vers le commerce des monnaies nationales et ont commencé des efforts pour établir un réseau de paiement commun afin de couper la dépendance au système financier occidental, en particulier le dollar. Les liens commerciaux de la Russie avec les pays africains se sont renforcés ces dernières années et il y a plus de place pour la croissance, notamment grâce aux zones de libre-échange qui se développent activement dans les pays africains, a noté Morozov.
Il a ajouté que la Russie « ferait tout » pour assurer à l’économie africaine un avenir avec un accès aux technologies innovantes.