« Pour parler de cette soirée, je dirais que j’ai fait le plus beau rêve de ma vie », c’est ainsi que le bluesman américain Ben Harper s’est exprimé à la fin de son concert dimanche soir.
Emu aux larmes par les fortes ovations dès son apparition sur la scène du théâtre antique de Carthage, Ben Harper a déclaré : « Le public m’a impressionné et sans son énergie, je crois que c’est le silence des sensations et des émotions qui aurait pris le dessus. Je le remercie parce qu’il m’a permis d’être tout simplement moi, m’a fait planer au point où il est devenu un merveilleux membre du groupe ce soir ».
Inclassable, Ben Harper, qui préfère se placer comme un artiste incompris plutôt qu’une pop-star sans profondeur, a, dans une ambiance de connexion et de partage à l’unisson, fait swinguer un public cosmopolite, avec une sélection de près de 16 morceaux blues, soul, jazz, rock et autres comme « Below Sea level », « Burn to Shine », « Mamas Trippin », « Another Lonely Day », « Finding our way », » Dont’ give up on me now », etc., autant de tubes acoustiques furieusement blues empreints de riffs saturés, avec des textes universels qui parlent de nous, d’amour, de nostalgie, d’abandon, du temps qui passe…
De son vrai nom Benjamin Chase Harper, l’artiste polymorphe était accompagné, durant plus de deux heures, de son groupe de musiciens « The Innocent Criminals » avec qui il collabore depuis plusieurs années.
De sa voix sombre et troublante, Ben Harper a fait frissonner les âmes et vibrer les corps aux sonorités de son jeu de guitare créant des solos atypiques, avant de terminer avec le morceau « Knocking on heaven’s door » en hommage à Bob Dylan.
Piochant dans ses anciens albums avec des titres parfois peu connus par rapport à d’autres, Ben Harper aurait pu gâter son public par des tubes de son dernier album « Wide Open Light », présenté comme une collection de souvenirs, balance à l’unanimité un groupe de fans.
Pour d’autres, cette soirée teintée de mélancolie, de rythme et de sensations fortes restera gravée dans la mémoire du public de la 57e édition du Festival international de Carthage.
Avec TAP