Dès que la nomination du chef du gouvernement, Ahmed Hachani, a été annoncée, des interrogations ont fusé de toutes parts. Faouzi Ben Abderrahman, ancien ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle et analyste politique, dresse un état des lieux de la situation en général.
Tout d’abord, il critique la nomination au milieu de la nuit d’un nouveau chef du gouvernement qui prête serment de manière inhabituelle. Il précise dans ce contexte: » Ce qui m’interpelle n’est autre que la manière humiliante avec laquelle la cheffe du gouvernement Najla Bouden est sortie. Cela prouve également que Kaïs Saïed ne reconnaît pas ses échecs et gouverne avec peu de respect pour le peuple tunisien. De ce fait, il va trouver autant de boucs émissaires. Tout comme il va en retrouver beaucoup ».
En outre, il souligne que le président de la République Kaïs Saïed ne veut pas de personnes qui réfléchissent ou présentent de programmes. Pour la simple raison qu’il décide tout seul de former son gouvernement sans impliquer le chef du gouvernement.
Et l’analyste d’ajouter : » Le projet politique de KS est qualifié d’anarchiste du 19e siècle. Cependant, l’administration actuelle constitue un grand problème pour le pays, en ce sens qu’elle bloque les tentatives d’émancipation. Car Kaïs Saïed gouverne d’une part avec l’aide de l’armée et, d’autre part, avec l’administration qui reste une administration souple ».
Selon Faouzi Ben Abderrahman, le poste de chef du gouvernement est un poste de fonctionnaire. Alors que, dans tous les pays du monde, le chef du gouvernement est appelé à former son équipe.
Alors, va-t-il ou non y avoir un remaniement ministériel ? A cette interrogation, M. Ben Abderrahman répond que le chef de l’Etat est en train de tuer la politique. Car nommer un chef du gouvernement sans le charger de former un gouvernement, cela n’existe nulle part. « Ce qui fait que Kaïs Saïed est, lui, l’Etat sans que personne ne puisse contester », conclut-il.
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