Les autorités sénégalaises ont annoncé la suspension de l’accès à Internet sur téléphone. L’action est nécessaire pour arrêter la diffusion de « messages haineux » sur les réseaux sociaux à la suite de l’arrestation d’une personnalité de l’opposition, a déclaré le ministère sénégalais des Communications
Le gouvernement du Sénégal a temporairement fermé l’accès à Internet sur les portables à partir de lundi soir 31 juillet 2023, invoquant des menaces à l’ordre public, après des mesures similaires le mois dernier en raison de manifestations meurtrières de l’opposition dans le pays.
Cette décision intervient après l’arrestation vendredi d’Ousmane Sonko, figure de proue de l’opposition, qui fait face à sept chefs d’accusation, dont celui de complot d’insurrection et d’association de malfaiteurs, selon les médias locaux.
La violence a éclaté dans la capitale du Sénégal, Dakar, et ailleurs dans le pays le mois dernier après que Sonko, 49 ans, a été condamné à deux ans de prison pour une accusation distincte de « corruption de la jeunesse ». Malgré la condamnation, cependant, Sonko n’avait pas encore été transféré en prison.
Neuf personnes ont été tuées dans les troubles qui ont suivi, incitant les autorités à imposer une interdiction générale de l’utilisation de plusieurs plateformes de médias sociaux.
Le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Abdoulaye Diome, avait annoncé à l’époque que des sites tels que Facebook, WhatsApp et Twitter avaient été suspendus car les manifestants les utilisaient pour inciter à la violence.
Dans un communiqué publié lundi, le ministère sénégalais de la Communication a expliqué que cette décision répondait à la « diffusion de messages haineux et subversifs relayés sur les réseaux sociaux. ”
Le ministre des Communications, Moussa Bocar Thiam, a ordonné lundi aux opérateurs de réseaux mobiles de se conformer aux ordres.
Des transactions financières par mobile encore possibles
Les Sénégalais peuvent néanmoins poursuivre leurs communications via une connexion sur le réseau fixe (bornes wifi) depuis un ordinateur au travail, dans les cafés, ou à domicile. Ils peuvent également avoir recours à un service de réseau privé virtuel (VPN) qui permet d’obtenir une connexion issue de pays étrangers, selon le correspondant de Jeune Afrique à Dakar.
Cette coupure, concerne également les services de transferts d’argent comme Wave, Orange Money ou Free Money, a rapporté JA.
Aucune dérogation n’a pour l’instant été négociée par ces services, contrairement aux coupures intervenues début juin. Les transactions financières sont néanmoins possibles via la technologie USSD. « Les clients de Free et Expresso peuvent également faire des transactions dans l’application sans internet », a indiqué, pour sa part, un porte-parole de Wave chez qui ont transité environ 12 000 milliards de paiements en 2022.