L’étau se resserre. A quoi faut-il s’attendre de l’après-annonce de la nomination du nouveau chef du gouvernement, Ahmed Hachani? Peut-on prédire un remaniement ministériel? Quelle lecture peut-on faire deux ans après le 25 juillet 2021?
Docteur Rafaa Tabib (HDR), géopolitologue, professeur-conférencier à l’École supérieure de guerre, pense que « la période à venir sera une période d’action ».
Il précise à cet effet que les données présentées par le président de la République, Kaïs Saïed, sont essentiellement économiques et financières. Et qu' »il a besoin de quelqu’un pour être à la barre, ce qui rend le débat et les discussions avec le FMI très difficiles. Apparemment, il avait besoin de quelqu’un ayant une connaissance des négociations, d’où le choix porté sur M. Hachani ».
Maintenant, l’aspect le plus important est de savoir quelle équipe sera choisie. En d’autres termes, qui sera conservé parmi les membres actuels dans le prochain gouvernement? Cela nous donnera une idée sur l’attitude du gouvernement : sera-t-il agressif comme un gouvernement de guerre ou sera-t-il la continuité du gouvernement Bouden ? ».
Le professeur Rafaa Tabib précise : « Ahmed Hachani, connu pour sa poigne et ses principes, a été choisi pour diriger ce gouvernement. Il va probablement imprimer sa couleur dans sa manière de gouverner avec son équipe. On attend de connaître les profils des ministres qui seront remerciés pour en savoir davantage sur le prochain gouvernement ».
Et de poursuivre : « La période à venir ne sera pas une période de gestion, mais plutôt une période d’action, car la personne choisie connaît les dossiers, notamment les négociations avec le FMI et le rôle de la BCT (Banque centrale de Tunisie) dans l’économie du pays ».
Et de conclure : « La BCT a perdu son rôle de préservation de l’économie depuis qu’elle a acquis son autonomie et est devenue presque une banque comme les autres. Il est très important que les réseaux et les structures soient bien gérés. On a déjà vu un changement diplomatique avec la nomination de Nabil Ammar. Aujourd’hui, le chef de l’Etat choisit quelqu’un censé connaître les rouages du monde de la finance. Une chose est sûre : on ne choisit pas une personne qui n’a pas connaissance des dossiers. Ce qui signifie qu’il y aurait probablement des changements au sein des ministères des Finances et du Commerce. Car ces ministères n’ont pas anticipé la crise du pain. Tout comme il faut mettre un terme aux mafias qui profitent de la générosité de l’État, notamment dans certaines décisions concernant les boulangeries ».