Tout juste après l’annonce, un peu avant minuit, de la nomination d’un nouveau chef du gouvernement, en la personne d’Ahmed Hachani, par le président de la République, Kaïs Saïed, la question qui se pose est la suivante : ses priorités seront-elles d’ordre économique, social ou politique? Mais le plus important est de savoir s’il aura les coudées franches.
En tout cas, Elyes Kasri, analyste politique et ancien ambassadeur, pense qu’il serait important d’avoir une idée sur le programme politique du nouveau chef du gouvernement ainsi que le calendrier envisagé pour la relance économique.
Cela veut dire également avoir une plus grande transparence et des rencontres régulières avec la presse permettant de couper avec l’opacité qui ne fait qu’alimenter la rumeur et l’impression d’une dualité du discours politique frisant la schizophrénie.
Une stratégie économique face à la crise, sera-t-il l’homme de la situation?
En plus de la gestion des affaires publiques, un gouvernement, notamment en temps de crise, a une obligation de transparence et de communication et surtout de pédagogie de l’effort collectif pour réussir la sortie de crise et l’entame de la relance.
Sana Ghenima, présidente de l’Association Femmes et Leadership, estime que même s’il y aura des remaniements, les changements ne donneraient de résultats tangibles que si une vision claire est établie en amont pour ce pays qui tangue.
Aujourd’hui, les enjeux sont de taille à tous les niveaux : la pénurie de pain, la production du phosphate commercial qui a diminué de 14% au cours des premiers mois de l’année 2023 par rapport à la même période de l’année 2022… Sans oublier le grand dossier du FMI.