Vingt ans après, elle retrouve le siège qu’occupait son père feu Aziz Miled, à la tête de la Fédération tunisienne de l’hôtellerie. Pour mener le même combat, tout à la gloire de l’ hôtellerie dont il voulait faire le joyau de la couronne touristique. Pas surprenant, on retrouve chez Dora Miled la même flamme, les mêmes convictions, la même passion pour la profession, le même sentiment national accroché au corps, la même sincérité et la même… franchise. Elle s’exprime avec une aisance et une éloquence qui rappellent, à s’y méprendre, celles du défunt père, pionnier s’il en est du premier chaînon de notre tourisme national. Dora Miled n’a occulté aucune de ces questions. Elle brûle d’envie et d’impatience pour réaffirmer l’identité hôtelière qui a connu dans un passé récent son heure de gloire. Interview.
Ces douze dernières années ont été durement ressenties par nos unités hôtelières : dérèglement postrévolutionnaire, attentats terroristes, crise sanitaire, confinement total sur fond de difficultés structurelles de liquidité pour un grand nombre d’entre elles. La crise est-elle derrière nous? Le secteur est-il en capacité de profiter de l’éclaircie mondiale qui se confirme ? Etat des lieux.
Aujourd’hui, on doit évoquer le secteur du tourisme comme un secteur qui a vécu une succession de crises conjoncturelles, qui ont impacté durement sa rentabilité et sa capacité à faire face à une forte concurrence des destinations autour du bassin méditerranéen. Il n’empêche que même si nous avons payé le prix fort après les évènements de 2011, la position et les acquis de l’expérience de la destination Tunisie nous ont permis de bénéficier de la forte reprise de la demande après la crise de la Covid.
Mais le positionnement commercial de la Tunisie et son développement touristique restent limités par les effets négatifs d’une crise structurelle qui persiste en l’absence d’une vision réaliste et proactive de la part des gouvernements qui se sont succédé, depuis 3 décennies, et encore plus après 2011.
Combien d’unités hôtelières ont dû fermer ? Quel est aujourd’hui le niveau de notre capacité hôtelière en termes de lits ?
On peut estimer que les hôtels fermés représentent environ 25% de la capacité d’hébergement totale et parfois beaucoup plus dans des régions comme le sud-ouest. Nous comptions 240 000 lits avant 2011, qui se sont réduits à 170 000, d’après les dernières statistiques de l’ONTT (Office national du tourisme tunisien).
La saison touristique bat son plein. A l’arrivée, quand il faut clôturer les comptes, les résultats seront-ils à la hauteur de nos espérances ? Les niveaux de 2019 seront-ils atteints ?
Du point de vue quantitatif, le nombre d’entrées au pays et le niveau des recettes touristiques annoncés par la BCT ont légèrement dépassé ceux de 2019, notre dernière année de référence, mais le nombre des nuitées hôtelières est encore en retrait de 20%. Les rendements économique et financier restent faibles, vu l’augmentation croissante des coûts de production et le poids des frais financiers.
L’intégralité de l’interview est disponible dans le Mag de l’Economiste Maghrébin n 875 du 2 au 30 août 2023