Permettre les exportations relancerait l’accord sur les céréales de la mer Noire, selon une déclaration conjointe afro-russe.
Les dirigeants africains ont appelé, vendredi 4 août 2023, à des mesures pratiques pour supprimer les obstacles à l’exportation d’engrais et de céréales russes, selon une déclaration conjointe adoptée par le président russe et les dirigeants de l’Initiative de paix africaine, à la suite du sommet afro-russe la semaine dernière.
Selon le document publié vendredi sur le site Internet du Kremlin, la libération des approvisionnements russes en céréales et en engrais relancerait pleinement l’Initiative céréalière de la mer Noire soutenue par l’ONU.
Les dirigeants africains ont également appelé les Nations unies à prendre des mesures pour le déblocage de plus de 200 000 tonnes d’engrais russes bloqués dans les ports maritimes de l’UE, permettant une livraison immédiate et gratuite aux pays africains, poursuit le communiqué.
Avant la publication de la déclaration conjointe du Kremlin, les demandes ont été annoncées jeudi par le porte-parole présidentiel sud-africain Vincent Magwenya.
Le président russe Vladimir Poutine a rencontré les dirigeants des sept pays représentant l’Initiative de paix africaine vendredi dernier à Saint-Pétersbourg. Ont participé à la réunion les représentants de l’Afrique du Sud, de la République du Congo, de l’Egypte, du Sénégal, de l’Ouganda, de la Zambie, et le Président de l’Union des Comores en sa qualité de Président de l’Union Africaine.
Lors du sommet, le président Poutine a déclaré que seules deux petites cargaisons – sur les 262 000 tonnes d’engrais russes bloquées dans l’UE – avaient été envoyées au Malawi et au Kenya.
Moscou prête à reprendre l’ancien accord, mais sous conditions
Avec l’aide et la médiation de l’ONU et de la Turquie l’année dernière, l’accord a créé un couloir humanitaire à travers la mer Noire pour permettre aux expéditions de céréales et d’engrais de quitter les ports ukrainiens. Moscou s’est plaint à plusieurs reprises que les conditions de l’accord, à savoir l’assouplissement des sanctions économiques occidentales entravant l’exportation de nourriture et d’engrais russes, n’étaient pas remplies.
En octobre dernier, le ministère russe des Affaires étrangères a déclaré que la Lettonie, l’Estonie, la Belgique et les Pays-Bas bloquaient les cargaisons d’engrais que la Russie était disposée à transférer vers les pays à faible revenu.
La Russie a également critiqué l’accord sur les céréales pour ne pas être à la hauteur de sa base humanitaire, affirmant que la plupart des produits ukrainiens étaient envoyés aux pays riches, plutôt qu’aux pays les plus menacés par l’insécurité alimentaire. Les inquiétudes ont conduit Moscou à se retirer de l’accord le mois dernier.
Plus tôt cette semaine, la Russie a déclaré qu’elle était prête à reprendre « immédiatement » l’ancien accord, à condition que ses exigences soient remplies.