Un rapport du Département d’État américain a mis en lumière le climat d’investissement en Libye et a clarifié un certain nombre de données sur les investissements en Libye au cours de l’année en cours.
Malgré le fort potentiel d’investissements nationaux et étrangers en Libye et en dépit de la demande insatisfaite des consommateurs et la richesse des ressources naturelles mentionnées dans le rapport, le pays est toujours confronté à une situation d’investissement difficile, selon la description du département américain et de son ambassade en Libye, qui a republié le rapport, vendredi 4 août 2023, et l’a commenté via son compte sur le site de réseautage social « X » (ancien Twitter).
Bien que le ministère des Affaires étrangères ait reconnu les efforts du gouvernement d’unité nationale à Tripoli et son intérêt à attirer davantage d’investissements étrangers et de coopération avec des entreprises étrangères, il a déclaré que les perspectives d’investissement étranger en Libye sont toujours entravées par les menaces des milices non gouvernementales, mercenaires étrangers et groupes extrémistes et terroristes.
Non seulement cela, mais le rapport a abordé d’autres obstacles qui restreignent les investissements, les résumant dans ce qu’il a appelé une « bureaucratie peu claire », ainsi que les complexités résultant de la division des institutions de l’État, des réglementations onéreuses et de la propagation de la corruption dans l’administration publique, ainsi que ce qu’il a décrit comme le long bilan du non-respect des obligations par le gouvernement libyen des paiements contractuels et ponctuels.
Le rapport a désigné les secteurs du pétrole, du gaz, de l’électricité et des infrastructures comme les domaines les plus importants qui ont historiquement reçu les investissements les plus importants en Libye.
Bien que le rapport soit de nature économique, il a consacré une section aux élections qui ont été reportées depuis décembre 2021. Malgré la reconnaissance et les relations de l’administration américaine avec le gouvernement d’unité, ses affaires étrangères ont considéré son règne sur le pays comme temporaire et ont reconnu que son influence était limitée en dehors de Tripoli et de certaines régions du nord-ouest.
Le rapport mentionne que la Libye possède les plus grandes réserves prouvées de pétrole en Afrique, les neuvièmes plus grandes réserves au monde et les cinquièmes plus grandes réserves de gaz en Afrique.
La production d’hydrocarbures est essentielle pour l’économie de la Libye
La production pétrolière libyenne s’élève à 1,207 million de barils et la compagnie pétrolière nationale de la Libye (National Oil Corporation – NOC) espère la doubler et atteindre 1,50 million de barils par jour au cours de l’année en cours. Une tâche qui ne sera pas facile compte tenu des tensions politiques en cours, selon le rapport.
D’autre part, le rapport parle de la tentative du ministère du Pétrole et du Gaz de prendre le contrôle politique de la NOC, ce qui complique parfois les choses pour les entreprises opérant dans ce secteur.
Selon Transparency International et plusieurs contacts locaux bien informés, la corruption est profondément enracinée en Libye, omniprésente à tous les niveaux de l’administration publique, note le rapport.
Lueur d’espoir
Notons enfin que la National Oil Corporation en Libye a annoncé jeudi avoir reçu une notification de trois sociétés étrangères pour reprendre ses activités, près d’une décennie après sa suspension dans le pays riche en hydrocarbures.
La NOC a déclaré dans un communiqué publié sur son site internet qu’elle avait « reçu une notification officielle de la société italienne Eni et British Petroleum concernant la levée de la force majeure et la reprise des activités d’exploration et des obligations contractuelles dans le bassin de Ghadames (AB) et offshore (bloc C) dans l’ouest du pays.
La « force majeure » est une procédure légale qui permet aux entreprises de se libérer des obligations contractuelles en cas de circonstances indépendantes de leur volonté, notamment les événements liés à l’instabilité de la sécurité.