C’est sous le signe de l’engagement que la chanteuse algérienne de renommée, Souad Massi, et le nouveau talent tunisien, Nesrine Jabeur, se sont partagé la scène du Théâtre romain de Carthage, dimanche 6 août, dans le cadre de la 57e édition du Festival international de Carthage (FIC) devant un public ravi, dont de nombreux Algériens résidents en Tunisie.
La première partie de la soirée a été animée par le duo frère et soeur Wael et Nesrine Jabeur. Wael est un batteur et musicien assisté par ordinateur, et Nesrine une guitariste, chanteuse et compositrice. Les deux protagonistes ont présenté leur projet musical intitulé « Aurora » qui consiste en une fusion de la musique tunisienne avec un style de musique du monde. Un mélange de musique traditionnelle, alternative et électronique. Une sorte de melting-pot où les textes poétiques révèlent des sujets liés à la jeunesse, notamment sa relation avec la société et le monde actuel dans lequel nous vivons.
Aurora représente dans la mythologie grecque la déesse de l’aube, un phénomène lumineux, une lueur de différentes couleurs mais aussi le commencement d’une nouvelle période qui se manifeste dans les remakes des chansons du patrimoine et les compositions originales dont les paroles en dialecte tunisien reflètent les préoccupations de la jeunesse d’aujourd’hui.
Une première pour Nesrine Jabeur
Avec sa voix douce et fluette, Nesrine Jabeur, qui rencontre pour la première fois le public de Carthage, a démarré sa prestation avec une chanson du patrimoine « Jmal Yahder », puis enchaîne avec « Janeh » qui évoque la liberté, « Donia Eddour » qu’elle interprète avec le rappeur Yassine Néji, « Mecha wa Khala », une de ses compositions « Fi Rassi », et termine son tour de chant avec une chanson du patrimoine : « Babouri Haz Regaya ».
Le public découvre cette jeune chanteuse sur laquelle le Festival de Carthage a parié en lui offrant l’opportunité de se produire sur cette scène mythique. Un exercice que Wael et Nesrine ont réussi si l’on tient compte des applaudissements qui ont fusé des gradins. Promesse tenue de la part de Nesrine qui avait déclaré lors du point de presse ayant précédé d’un jour la soirée qu’elle présentera un spectacle technique et artistique à la hauteur de Carthage.
Souad Massi n’a pas déçu
La seconde partie de la soirée a été consacrée à la chanteuse et guitariste franco-algérienne, Souad Massi, qui a été accueillie avec beaucoup d’enthousiasme par un public qui connaît son parcours et ses chansons. Au cours de sa prestation, elle a présenté un cocktail de chansons de son album « Sikana » qui affiche une nouvelle palette sonore.
Plus connue pour sa musique folk et chaâbi, elle explore cette fois-ci une aventure musicale avec des sonorités ouvertes sur d’autres musiques du monde. « Sikana », qui est le nom d’une déesse gauloise de la Seine qu’elle a choisi pour cet album, arbore divers styles musicaux avec des inspirations rock bossa, folk, reggae, calypso. Des airs dont elle compose elle-même la musique.
Durant 1h30, Souad Massi a rompu avec son tempérament calme et a enchanté l’assistance avec des tracks comme « Dessine-moi un pays », « Une seule étoile », « Mirage », « Espoir », « Ch’ta », « Twam », « Paix » et le célèbre tube que le public n’a cessé de réclamer « Ghir Inta ».
S’éclatant avec ses musiciens, Souad Massi, en perpétuel mouvement et sourire aux lèvres, a chanté des thèmes qu’elle affectionne particulièrement comme la liberté, la paix, la justice dans différentes langues : dialecte algérien, en kabyle et en français et réussi surtout à convaincre un public exigeant qui l’a récompensée par un tonnerre d’applaudissements à la fin d’une soirée qui a été bien rythmée et particulièrement stylée.
Avec TAP