A Athènes, le conseil d’administration de la Banque centrale européenne se réunira le 26 octobre prochain afin d’annoncer ses décisions cruciales, non seulement pour les taux d’intérêt de l’euro, mais aussi pour un projet historique dans l’histoire de la zone euro, «l’euro numérique».
On sait depuis des mois qu’en octobre prochain la BCE donnera le « signal » pour l’émission d’une monnaie numérique de banque centrale (Central Bank Digital Currency / CBDC) -probablement- à partir de 2025. Deux ans plus tôt, en octobre 2021, la Banque centrale a commencé à explorer les avantages et les enjeux d’une telle décision sous prétexte de pencher en faveur de la mise en place d’une monnaie européenne numérique.
Des sources connaissant les procédures expliquaient hier à ‘Capital’ que l’euro numérique prendra la forme d’un portefeuille que les citoyens «chargeront» avec des euros de leurs comptes bancaires. Cela signifie que le rôle des banques commerciales n’est pas annulé avec le lancement de la monnaie numérique unique, mais elles resteront une partie importante de l’écosystème.
Pour cette raison, il est envisagé de plafonner la liquidité que les citoyens pourront conserver en euro numérique, de l’ordre de 2 000 ou 3 000 euros par utilisateur, selon les mêmes sources. L’objectif est que l’euro numérique soit utilisé uniquement comme moyen d’échange et non comme moyen d’accumulation de richesse.
Maintenir le pluralisme des moyens de paiement
Selon des sources concordantes, l’objectif est d’éviter que l’euro numérique n’entre en concurrence avec le système bancaire, ainsi que de maintenir le pluralisme des moyens de paiement, y compris les espèces, qui ne seront pas abolies.
Les avantages de l’euro numérique incluent l’immédiateté et la sécurité des transactions – quelque chose de similaire aux paiements instantanés qui sont déjà effectués en quelques secondes via le système paneuropéen TIPS et qui ont le « cachet » de la Banque centrale.
Coût nul pour les utilisateurs
Un avantage très important de l’euro numérique est également le coût nul de son utilisation, mettant fin aux commissions – parfois sévères – que les banques imposent actuellement sur les paiements directs. Enfin, les transactions seront absolument sûres, car elles seront garanties par la Banque centrale.
Quant aux décisions que la BCE annoncera depuis Athènes concernant les prochaines étapes de la politique monétaire, il est désormais clair, pour les analystes, qu’elles «suivent» les données – principalement l’inflation – dans le but de maintenir la stabilité des prix.
Des sources prudentielles exprimaient toutefois à Capital leur évaluation selon laquelle il sera difficile de se prononcer sur une nouvelle hausse des taux d’intérêt lors de la réunion de septembre ou d’octobre, après la dernière hausse de 25 points de base à 3,75%.