Voilà un classement qui devrait ravir certaines entreprises qui cherchent à investir dans des pays moins corrompus à travers le monde. La Tunisie serait le deuxième pays le plus « vertueux » dans le monde arabe, en matière de lutte contre la corruption.
C’est ce qui ressort du rapport de l’organisation internationale de lutte contre la corruption TRACE créée en 2014. Elle a mis en place l’incubateur TRACE Bribery Risk Matrix comme « instrument de mesure de la probabilité de demande de pots-de-vin auprès du secteur privé dans 194 pays ».
En clair, cet incubateur est conçu pour « … répondre aux besoins des entreprises en information fiable et nuancée sur les risques de corruption auxquels elles sont exposées dans le monde », rappellent nos confrères de tunisienumerique.com.
Avec un score de 45 en 2022, selon un rapport « La Tunisie poursuit la lutte contre la corruption » élaboré par l’Institut tunisien de la compétitivité et des études quantitatives (ITCEQ), notre pays fait mieux que la moyenne mondiale qui est de 49, mais aussi dans le monde arabe, en se maintenant ainsi à la seconde place.
Mais tout n’est pas rose toutefois, en ce sens que la Tunisie a perdu huit places en 2022 par rapport à 2021, se classant 76ème contre 68ème).
Les points forts de la Tunisie
Dans les détails, la Tunisie occupe la première position dans le monde arabe dans trois des quatre domaines couverts par l’incubateur, à savoir :
- La dissuasion et l’application de la loi anti-corruption;
- La transparence du gouvernement et des organismes civils;
- Le pouvoir de surveillance de la société civile.
L’examen de l’évolution du score de la Tunisie, de 2014 à 2022, fait ressortir une tendance baissière du risque d’exposition à la corruption jusqu’à 2020; mais suivie (à partir de cette année-là) d’une augmentation de ce dernier durant trois ans, 2020, 2021 et 2022.
Une législation plus adaptée
Et si l’on suit la 22ème enquête sur la « Compétitivité et le climat des affaires » en Tunisie menée par l’ITCEQ, il s’avère que «… les autorités tunisiennes adoptent une politique acharnée contre la corruption, à travers un cadre institutionnel associant rigueur et incitation qui se renforce de plus en plus ».
Pour étayer cette affirmation, l’ITCEQ cite entre autres : le décret gouvernemental n°2019-1123 (portant fixation des conditions et des procédures d’octroi des incitations en matière de prévention de la corruption); le décret-loi n°2022-13 (portant sur la réconciliation pénale et l’affectation de ses ressources); et le décret-loi n°2022-14 relatif à la lutte contre la spéculation illégale.
A ces décrets, il faut ajouter les réformes entreprises pour améliorer le climat des affaires. Lesquelles ont concerné entre autres la consécration du principe de la liberté d’investissement et de l’accès au marché, la facilitation et l’encouragement à l’investissement dans le cadre du programme d’urgence économique, des feuilles de route sectorielles et de la stratégie nationale d’amélioration du climat des affaires décrétées en 2022 et 2023, rappelle notre source.