Le ministère des Affaires culturelles a annoncé, vendredi 18 août 2023, le lancement de l’inventaire des coffres-forts des manuscrits de Raqqada -au Musée national des arts islamiques de Raqqada, dans la ville de Raqqada (gouvernorat de Kairouan)-, et ce en prévision du démarrage, début de la semaine du 21 août, des travaux d’un comité d’experts dans le patrimoine constitué à cet effet.
Dans un communiqué publié dans l’après-midi du 18 courant, le ministère annonce que des réunions quotidiennes qui s’étaleront sur une période d’un mois maximum, sont dans l’agenda de ce Comité qui comprend aussi un représentant du ministère des Domaines de l’Etat et des Affaires Foncières.
Lors de sa visite, dans la matinée, au Laboratoire national pour la sauvegarde et la restauration des manuscrits de Raqqada, la ministre des Affaires culturelles, Hayet Guetat Guermazi, a ordonné le lancement de l’inventaire des coffres-forts des manuscrits de Raqqada pour la sauvegarde de ce précieux patrimoine écrit.
La ministre a inspecté l’avancement des travaux dans cette unité scientifique spécialisée dans la sauvegarde et la restauration des manuscrits. Elle a pris connaissance de la démarche de prévention qui précède la restauration suivant un processus minutieux de stérilisation, de traitement et d’indexation en vue du classement des manuscrits, selon les standards internationaux.
L’amélioration des conditions de travail au laboratoire national pour la sauvegarde et la restauration des manuscrits de Raqqada, était au centre de la réunion de la ministre avec les cadres et les agents qui y travaillent.
Hayet Guetat Guermazi a notamment appelé à agrandir au plus vite les espaces de cette unité scientifique relevant de relevant de l’Institut national du patrimoine (INP) ce qui devra permettre de le « hisser au rang d’un centre d’études des manuscrits d’envergure internationale », indique la même source. A travers l’élargissement de ses unités, le Laboratoire pourra abriter davantage d’experts en la matière et par conséquent le traitement d’un nombre plus important de manuscrits, peut-on encore lire.
La visite de la ministre des Affaires culturelles à Kairouan intervient deux jours après la séance de travail tenue, ce mercredi 16 août, au siège de son département à la Kasbah, consacrée au dossier du projet de restauration de la mosquée Oqba Ibn Nafaa ou la Grande Mosquée qui est un monument majeur de l’islam et chef-d’œuvre de l’architecture universelle situé au cœur de la ville de Kairouan, inscrite sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis le 7 décembre 1988.
Selon un précédent communiqué de son département, la ministre avait annoncé la création de deux groupes de travail dont l’un se réunira périodiquement pour suivre l’avancement du processus de mise en œuvre du projet. Une autre équipe élargie comprend le ministère des Affaires Culturelles, les départements concernés et les institutions y afférentes, les représentants du Bureau des Etudes, des ministères intervenants, des représentants des collectivités territoriales de la municipalité de Kairouan, et des composantes de la société civile.
Laboratoire national pour la sauvegarde et la restauration des manuscrits de Raqqada
Créé en 1994, le Laboratoire national pour la sauvegarde et la restauration des manuscrits de Raqqada est une unité à caractère scientifique relevant de l’Institut national du patrimoine (INP).
Préserver le fonds national des manuscrits et les restaurer, recourir aux méthodes scientifiques et techniques modernes utilisées dans ce domaine, en collaboration avec les institutions étrangères et internationales spécialisées, sont parmi ses attributions. Les divers services de ce laboratoire veillent à la préparation des études et des travaux de restauration et de conservation, ainsi qu’à l’étude et la conservation des manuscrits et des documents de Kairouan se rapportant aux anciens documents relatifs à sa vie intellectuelle, politique, économique et sociale.
Notons que la salle des manuscrits est l’une des 7 salles du Musée national des arts islamiques de Raqqada qu’abrite cette ville, site de la seconde capitale des Aghlabites, qui se trouve à une dizaine de kilomètres au sud-ouest de Kairouan.
La salle des manuscrits renferme « une riche collection de feuillets de coran sur parchemin appartenant à la bibliothèque de la Grande mosquée de Kairouan témoignant de l’évolution des styles d’écriture et d’ornementation (du IIle H./VIIIe ap. J.C. au VIIIe H./XIV siècle ap. J.-C. », peut-on lire dans la présentation publiée sur le site Tunisie Patrimoine relevant de l’Agence de Mise en Valeur du Patrimoine et de Promotion Culturelle (AMVPPC).
« La pièce maîtresse est sans conteste le fameux parchemin bleu. On y trouve aussi de somptueux spécimens de reliures en cuir rehaussées de décors floraux et géométriques dont certains remontent au IXe s. ap. J.-C. ainsi qu’une remarquable collection de Corans et de livres d’exégèse et de hadith qui se distinguent par la qualité de leurs enluminures ».
Le Musée national des arts islamiques de Raqqada-Kairouan est installé dans un ancien palais présidentiel transformé en lieu culturel et éducatif le 14 novembre 1986. Le musée de Raqqada est le plus grand musée consacré aux collections d’objets islamiques en Tunisie. Il renferme des trésors de notoriété internationale exposés dans sept salles distribuées au rez-de-chaussée et à l’étage en plus d’une salle pédagogique destinée à l’éducation muséale).
Outre la salle des manuscrits, les collections sont réparties dans les salles « de la grande mosquée », « des céramiques et du verre », « des mosaïques », « des inscriptions lapidaires », « des bronzes (salle de la coupole) » et « des monnaies et des poids ».
Avec TAP