La Banque centrale européenne doit envoyer une lettre de protestation au gouvernement italien contre la taxe extraordinaire de 40 % sur les bénéfices excédentaires des banques annoncée par surprise la semaine dernière, a rapporté hier le Corriere della Sera italien.
La banque centrale de la zone euro, qui, selon le rapport, n’a pas été informée de la décision de l’Italie, enverra une lettre au gouvernement de Géorgie Meloni exposant ses doutes, a rapporté Corriere, ajoutant que les plaintes de la BCE seraient similaires à celles exprimées à d’autres gouvernements européens qui ont introduit des taxes similaires.
Bien que la BCE n’ait pas le pouvoir d’intervenir dans les décisions budgétaires nationales, une telle lettre risque de susciter des protestations de la part du gouvernement de Rome, qui a attaqué à plusieurs reprises la banque centrale pour ses hausses de taux.
Cependant, l’Italie – qui a trompé les investisseurs lors de l’introduction de la taxe le 7 août, essuyant initialement 10 milliards de dollars de capitalisation des banques nationales avant qu’elles ne se redressent – ne sera pas le seul pays à recevoir un tel reproche. Lorsque l’Espagne a annoncé une taxe sur les banques, la BCE a également critiqué la mesure.
Une lettre de la BCE sur la taxe bancaire alimente le récit de la fureur des investisseurs et du marché face à la décision surprise du gouvernement Meloni, qui a été accélérée lors d’une réunion du cabinet tard dans la nuit avant les vacances d’été.
Après l’annonce initiale, le gouvernement a partiellement fait marche arrière, affirmant que la mesure serait limitée à 0,1 % des actifs des banques. L’Italie estime qu’elle percevra jusqu’à 3 milliards d’euros (3,3 milliards de dollars) de la taxe, a rapporté notre source.