Les agriculteurs pressent le gouvernement marocain de les aider, dans le but de surmonter les pertes qu’ils ont subies à la suite de la forte chaleur dont le Royaume a souffert au cours de la période récente. Tout en soulignant que la canicule pourrait affecter négativement l’approvisionnement du marché intérieur et l’exportation.
Entre le 11 et le 13 août 2023, la région de Souss-Massa, la plus importante productrice de légumes et de fruits au Maroc, a enregistré des températures sans précédent. En effet, elles ont atteint 50,4 degrés à Agadir, 48,2 degrés à Tiznit et 48,3 degrés à Taroudant.
Selon la Direction de la météorologie, la canicule a été causée par des vents d’est qui ont amené de l’air désertique chaud et sec venant du Sahara vers le Maroc.
Les agriculteurs de cette région, qui fournit 90 pour cent des tomates proposées sur le marché marocain, considèrent que la canicule a entraîné la destruction d’une grande partie des cultures. Du fait que cette vague coïncide avec le stade de la plantation des légumes et des fruits sous les maisons couvertes.
Selon l’Association des producteurs et exportateurs de légumes et de fruits, cette situation pourrait entraîner une perturbation des programmes d’approvisionnement du marché intérieur et d’exportation en quantités et aux dates prévues.
L’association, qui représente les intérêts des producteurs et exportateurs, appelle donc à un état des lieux des pertes quantitatives et financières résultant de la canicule. Et ce, avec l’élaboration d’un programme d’urgence exceptionnel, dans le but d’accompagner les producteurs, de manière à contribuer à de nouveaux semis.
L’association confirme que des pertes importantes ont affecté les bananes, les fruits, les agrumes et les olives. Tout en soulignant que ces pertes n’ont pas encore été comptabilisées.
Impact du manque de précipitations sur de nombreux secteurs agricoles
Par ailleurs, le président de la Fédération interprofessionnelle des producteurs de légumes et de fruits, Al-Hussein Adardour, a déclaré que la chaleur affectait plus les légumes que les fruits.
Il souligne que la situation résultant de la chaleur pourrait légèrement affecter la saison d’exportation, qui débute en octobre prochain pour certains légumes et fruits, et affectera également l’approvisionnement du marché local.
Au cours de la dernière saison, les agriculteurs ont souffert de l’impact du manque de précipitations sur de nombreux secteurs agricoles, dont la valeur ajoutée a diminué cette année.
Ainsi, la sécheresse, les prix élevés des intrants et la mauvaise régulation du marché, qui se caractérise par une forte activité des courtiers, ont provoqué de fortes hausses des prix des légumes au premier semestre de cette année. L’accent étant mis sur les tomates, les oignons et les pommes de terre, qui sont largement consommés dans le Royaume.
Au final, on craint que la canicule n’entraîne une baisse de la production et une hausse des prix, comme l’année dernière. Sachant que le gouvernement marocain parie l’an prochain sur la réduction de l’inflation à 3,4 % en 2024; contre des attentes d’environ 5,6 % au cours de l’année actuelle.