Des températures sans précédent au Maroc ont entraîné l’évaporation de millions de mètres cubes d’eau. Ce qui menace d’aggraver la crise de la soif dans le Royaume.
Les chiffres publiés par le ministère de l’Equipement et de l’Eau sur son portail officiel, durant le week-end 25 août, indiquent que les niveaux des barrages continuent de baisser de manière significative.
Ainsi, le pourcentage de remplissage des barrages atteint 27,45 %, avec un total estimé à 4 milliards 425 millions de mètres cubes. Et ce, contre 32,52 % fin mai dernier, lorsqu’il atteignait un total de 5,246 milliards de mètres cubes.
En d’autres termes, le pourcentage de remplissage des barrages diminue de plus de 5 % au cours des trois derniers mois. Ce qui signifie qu’environ 821 millions de mètres cubes d’eau se sont évaporés.
Commentant ces données, Ali Shroud, un expert marocain du climat, déclare au site Internet Hess Press : « La richesse en eau est gravement déficiente. Cela est considéré comme une catastrophe naturelle. »
En outre, « la hausse des températures a battu des records exceptionnels, avec un impact direct sur le niveau des eaux de surface notamment », explique-t-il aussi.
De ce fait, il souligne que la baisse de la quantité de précipitations au Maroc, qui constitue la ressource directe pour le remplissage des barrages, ainsi que le facteur d’évaporation, « contribuent principalement à la baisse des niveaux des barrages du pays ».
Stress hydrique
L’expert en eau relève encore que « la pénurie est grave, non seulement dans les barrages; mais même dans les zones périurbaines et les lacs, qui jouent également un rôle pour répondre aux besoins de la population ».
Alors, M. Shroud appelle à faire face à la sécheresse par une gestion rationnelle de l’eau. Tout en ajoutant : « Il s’agit d’une réalité climatique à laquelle nous ne pouvons pas échapper ; mais nous devons trouver des solutions […] Le meilleur projet est de relier l’eau des bassins hydrographiques. Car il n’est pas possible de changer la réalité de l’étiage des eaux. »
Au final, relevons que le Maroc est classé parmi les pays qui souffrent de stress hydrique. En effet, la part d’eau par habitant est inférieure à 650 mètres cubes par an, après qu’elle était de 2 500 mètres cubes en 1960. Mais cette quantité peut également diminuer jusqu’à moins de 500 mètres cubes d’ici 2030. Et ce, en raison de la diminution des précipitations et des températures plus élevées, qui augmentent le taux de perte et d’évaporation.