La croissance économique actuelle de l’Allemagne est « insatisfaisante ». C’est ce qu’a déclaré le chancelier Olaf Scholz dans une interview au journal bavarois Passauer Neue Presse, publiée samedi.
Selon M. Scholz, la dépendance de l’Allemagne à l’égard des exportations signifie qu’elle a été considérablement affectée par le ralentissement général de l’économie mondiale.
« Lorsque l’économie mondiale s’affaiblit, nous le ressentons particulièrement fortement. Mais l’inverse s’applique également : si l’économie mondiale redémarre, nous en bénéficierons aussi », poursuit-il.
Le chancelier se montre toutefois optimiste quant aux perspectives à long terme. Ainsi, il affirme que l’Allemagne dispose « des meilleures conditions pour garantir que nous jouerons toujours dans la ligue supérieure technologiquement dans 10, 20 voire 30 ans ». Il a également rejeté les appels à une augmentation des dépenses fédérales financées par la dette pour stimuler la croissance économique.
« Je ne suis pas sûr que [l’UE] pense réellement que nous devrions nous endetter davantage », estime-t-il. En soulignant que la dette de l’Allemagne est déjà gonflée en raison de ses efforts pour atténuer les conséquences de la pandémie de Covid-19. Et, plus récemment, pour endiguer l’effet des sanctions liées à l’Ukraine sur la Russie, qui ont conduit à une flambée des prix de l’énergie.
Bien qu’elle reste la plus grande économie de l’UE, l’Allemagne est aux prises avec les conséquences de la crise énergétique et une inflation toujours élevée depuis l’année dernière. Le pays a été parmi les plus durement touchés par la réduction des livraisons énergétiques russes après que l’UE a imposé des sanctions à Moscou en réponse au conflit en Ukraine. Cela a entraîné une hausse des coûts de l’énergie, qui à son tour a fait grimper les prix dans d’autres secteurs de l’économie.
L’économie allemande devrait à nouveau se contracter au second semestre
Selon l’Office fédéral de la statistique (Destatis), le déficit budgétaire allemand a bondi à 42,1 milliards d’euros (45,4 milliards de dollars) au premier semestre 2023. Et ce, dans le cadre des efforts de Berlin pour maîtriser l’inflation et les prix de l’énergie. La production industrielle du pays est en baisse depuis des mois et devrait encore diminuer cette année. L’économie a stagné à croissance nulle au deuxième trimestre de l’année. En parvenant à peine à sortir d’une récession technique qui a duré les deux trimestres précédents. Les analystes préviennent que, compte tenu des indicateurs économiques actuels, l’économie allemande devrait à nouveau se contracter au second semestre.
« Pour le troisième trimestre, les signes globaux pointent à nouveau vers une contraction. Selon toute probabilité, la croissance du PIB sera négative pour l’ensemble de l’année 2023 ». C’est ce que conclut Jens-Oliver Niklasch, économiste à la Landesbank Baden-Wuerttemberg, dans une déclaration à l’AFP