Le coup d’Etat au Gabon annoncé mercredi 30 août 2023 a suscité des inquiétudes sur les marchés pétroliers. Et ce, en raison de l’appartenance du pays africain à l’OPEP qui fait partie des pays exportateurs de brut.
Plusieurs officiers de l’armée ont annoncé le coup d’Etatt contre le président gabonais Ali Bongo (mercredi matin). Après que celui-ci a remporté un troisième mandat lors des élections du samedi 26 août 2023.
Le dernier rapport analytique publié hier par Energy Outlook Advisors prévoyait qu’Israël serait le plus touché par la situation au Gabon. Tandis que l’impact sur les marchés pétroliers mondiaux serait limité.
Le rapport se base sur des données analytiques spécialisées suggérant qu’Israël perdrait le pétrole gabonais et que la Chine ne serait pas lésée, bien qu’elle soit l’un des importateurs.
A cet égard, notons que le Gabon est un pays africain producteur de pétrole et membre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). Et sa production a bien rebondi ces derniers mois, malgré les réductions de l’alliance OPEP+, toujours selon le même rapport
Ainsi, la production de pétrole brut du Gabon a dépassé 210 000 barils par jour en juillet 2023; contre 206 000 barils par jour le mois précédent. C’est ce qu’indiquent les données périodiques publiées par l’OPEP.
Le Gabon exporte son pétrole vers plusieurs pays, notamment la Chine, Israël et l’Indonésie, entre autres. Mais il n’a pas de clients fixes à l’exception de Pékin, selon les données de Kepler, une société qui suit les navires pétroliers et gaziers.
Israël est le plus grand perdant
En juillet 2023, les exportations du Gabon vers la Chine s’élevaient à plus de 29 000 barils par jour. Alors qu’Israël importait 59 000 barils par jour de ce pays africain.
La Chine n’a importé aucun pétrole du Gabon en août 2023. Cela suggère que Pékin sera moins affecté par les répercussions du coup d’Etat, selon l’analyse d’Energy Outlook Advisors.
D’un autre côté, Israël semble continuer d’importer du pétrole du Gabon, auquel il a eu recours après avoir perdu ses importations de pétrole du Kurdistan irakien depuis mars 2023, après l’arrêt du pompage via le pipeline turc.
Et si les dirigeants du coup d’Etat au Gabon décident d’arrêter les exportations de pétrole au cours de la période à venir, ce sera la deuxième source de pétrole qu’Israël perdra d’ici cinq mois.
Impact limité sur les marchés pétroliers mondiaux
Pourtant, les marchés pétroliers mondiaux ne seront pas affectés par un éventuel arrêt des exportations dû au coup d’Etat du Gabon. Et s’il y a un impact, il sera limité, étant donné le faible volume de production contrôlé par ce pays africain de l’OPEP, selon l’analyse.
Cette attente est renforcée par le fait que les récentes réductions de la production pétrolière entreprises par l’Arabie saoudite et d’autres pays étaient volontaires. Ce qui signifie que tout assouplissement de ces réductions pourrait compenser les exportations pétrolières du Gabon si elles étaient soumises à un éventuel arrêt.
Cependant, l’impact restera plus visible en Israël et il faudra peut-être chercher d’autres fournisseurs au cours de la période à venir, selon l’analyse détaillée.
En revanche, l’essentiel de la production pétrolière gabonaise est classé comme brut léger à moyennement doux et est appelé « brut Rabi ». Le marché du pétrole brut moyen est classé parmi les marchés déjà étroits. Ce qui signifie que l’absence du pétrole gabonais pourrait affecter les écarts de prix, selon Energy Outlook Advisors.
Les réserves de pétrole atteignent deux milliards de barils
Par ailleurs, le Gabon a commencé à explorer le pétrole au début des années 1930 et ses réserves prouvées de pétrole sont estimées à deux milliards de barils dans les champs terrestres et offshore.
L’histoire du Gabon a connu deux étapes majeures dans l’augmentation de la production pétrolière. La première dans les années 1960 et la seconde dans les années 1990, selon ce qui a été suivi par l’Unité de Recherche Energétique.
La production pétrolière a atteint son maximum à 370 000 barils par jour en 1996. Puis elle a commencé à décliner progressivement, avec sa moyenne actuelle oscillant autour de 200 000 barils par jour, dans un état d’anticipation des événements du coup d’Etat au Gabon et de ses effets potentiels sur la production et les exportations.
En revanche, le coup d’Etat au Gabon pourrait affecter les importations de produits pétroliers, qui ont atteint ces derniers mois 20 000 barils par jour.
En matière de gaz, les réserves prouvées de gaz naturel du pays sont estimées à 26 milliards de mètres cubes. Tandis que sa production atteignait 463 millions de mètres cubes en 2022, la majeure partie étant consommée ou réinjectée dans les champs pétroliers.