Le mouvement islamiste Ennahdha traverse une période turbulente. Une réunion de son Conseil de la Choura a eu lieu le dimanche 3 septembre, portant sur un éventuel report du congrès.
Tout semble indiquer que, selon Belgacem Hassen, membre du mouvement, la décision de reporter le congrès est liée à l’arrestation d’un certain nombre d’islamistes, ainsi qu’à la récente mise en résidence surveillée. Cependant, on ne comprend pas la décision de tenir un congrès, alors que finalement le mouvement Ennahdha n’est plus ce qu’il était en 2016.
Adnane Belhajamor, analyste politique, revient sur ce changement de situation en se posant la question suivante : « Le pouvoir est-il en train de choisir ses islamistes nahdhaouis ? »
Selon lui, tout porte à le croire. Il précise dans ce contexte : « Surtout la communication fuitée de Mondher Lounissi, l’un des dirigeants d’Ennahdha, semble conforter cette option. Voilà comment le président de la République Kaïs Saïed souhaite configurer le paysage politique et former ses alliances », affirme-t-il.
Il poursuit en disant : « C’est pourquoi il n’a jamais voulu traiter de près avec les mouvements Chaab, Tayar Chaabi, Mongi Rahoui ou Abid Briki, qui lui avaient pourtant prêté allégeance et n’ont jamais cessé de le soutenir. Ainsi, son objectif déclaré de lutter contre Ennahdha avait pour but de se débarrasser de Ghannouchi et de la vieille garde islamiste (Laarayedh, Bhiri, Atigue, etc… Et aujourd’hui Abdelkrim Harouni placé en résidence surveillée) pour permettre l’émergence de ses amis au sein du mouvement islamiste.