Elon Musk, propriétaire de la plateforme X, a imputé à l’Anti-Defamation League (ADL), la principale organisation américaine de lutte contre l’antisémitisme, la baisse des revenus publicitaires américains sur la plateforme anciennement connue sous le nom de Twitter.
Elon Musk a menacé lundi 4 septembre de porter plainte contre l’Anti-Defamation League (ADL), la principale organisation américaine de lutte contre l’antisémitisme, arguant que celle-ci est responsable de l’exode des annonceurs qui touche Twitter depuis qu’il a racheté le réseau social. « Pour blanchir le nom de notre plateforme d’accusations d’antisémitisme, il semble que nous n’ayons pas d’autre choix que de porter plainte en diffamation contre l’ADL », a écrit Musk sur Twitter, actuellement rebaptisé X.
Musk a déclaré également, dans une série de messages le même jour, que les ventes publicitaires restaient en baisse de 60%, principalement en raison de la pression exercée sur les annonceurs par l’Anti-Defamation League.
Il a ajouté que l’organisation à but non lucratif n’avait cessé de détruire la plateforme depuis qu’il l’avait achetée l’année dernière, en l’accusant « à tort » d’être antisémite.
Il a ajouté que des poursuites judiciaires sont l’une des options qui s’offrent à lui, si l’organisation persiste dans ses accusations. Il a déclaré qu’il était partisan de la liberté d’expression, mais qu’il rejetait l’antisémitisme sous toutes ses formes.
L’organisation a déclaré que les rapports faisant état de harcèlement et de contenus extrémistes sur la plateforme X ont augmenté depuis que Musk l’a acquise.
Toutefois, jeudi dernier, Jonathan Greenblatt, le directeur de l’ADL, assurait avoir eu la veille une discussion «franche et constructive» avec Linda Yaccarino, la directrice générale de Twitter nommée par Elon Musk. «J’ai apprécié que [Mme Yaccarino] me contacte et j’espère que le service va s’améliorer. L’ADL est prête à accorder son crédit à Mme Yaccarino et à M. Musk si les choses s’améliorent, et se réserve le droit de les mettre en cause tant que ce n’est pas le cas».
Selon le journal ‘Le Monde’, l’ADL estime de longue date que les messages antisémites sont peu et mal modérés sur Twitter : en 2016, soit bien avant la prise de contrôle par M. Musk, l’organisation avait ainsi réalisé un «testing» le démontrant.
Campagne contre l’ADL
Le message publié la semaine dernière par M. Greenblatt a valu à ce dernier de multiples insultes et menaces, a rappelé le journal. «Plusieurs figures de l’extrême droite américaine – dont certains, comme le militant suprémaciste Nick Fuentes, ont longtemps été bannis de Twitter avant que M. Musk rétablisse leurs comptes – ont lancé le mot-clé «#bantheADL» : «Interdisez l’ADL». M. Musk en personne a répondu et «liké» plusieurs messages de cette campagne anti-ADL publiés par Keith Woods, un youtubeur antisémite proche du militant suprémaciste Richard Spencer».
Les raisons de la chute des revenus publicitaires de Twitter, qui s’est du reste produite plusieurs mois avant la publication du rapport de l’ADL en début d’année, sont pourtant claires, commente ‘Le Monde’ : «Depuis son rachat par Elon Musk, de nombreux «grands comptes» – les annonceurs ayant les budgets les plus importants – ont déserté la plateforme, effrayés par le relâchement des règles de modération, les déclarations fantasques de M. Musk et, plus prosaïquement, par l’accent mis sur le service d’abonnement Twitter Blue, au détriment du développement de la publicité sur la plateforme».