80 entreprises françaises enregistrées au Gabon sont menacées après la chute du régime d’Ali Bongo. Tandis que le coup d’État accroît les troubles de la France en Afrique.
Les intérêts économiques français au Gabon ont été clairement menacés en raison du coup d’État militaire qui a renversé le président gabonais, Ali Bongo. Alors que les orientations politiques du nouveau régime militaire ne sont pas connues.
Les entreprises françaises ont des intérêts économiques importants et divers au Gabon qui ont été affectés par le coup d’État militaire qui a eu lieu mercredi 30 août dans l’ancienne colonie française d’Afrique centrale. En augmentant ainsi les répercussions négatives sur les intérêts économiques français après les coups d’État successifs au Burkina Faso, au Mali et au Niger.
Etienne Giraud, président du Conseil français des investisseurs en Afrique, organisme dont les membres représentent les quatre cinquièmes de l’activité commerciale française sur le continent, explique qu’environ 80 entreprises françaises sont enregistrées au Gabon.
Il indique que des dizaines de petites entreprises, d’artisans, de restaurants, d’avocats, de compagnies d’assurance et de sociétés de services financiers pourraient s’ajouter à ce nombre.
Le Gabon, pays riche en pétrole, est également considéré comme une arène importante pour l’influence économique de la France. C’est pourquoi les investissements français dans ce pays, dont la population est estimée à 2,34 millions d’habitants, sont considérés comme importants pour Paris.
En 2022, le Gabon est devenu la première destination des exportations françaises parmi les six États membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), qui comprend également le Cameroun, la République centrafricaine, le Tchad, le Congo et la Guinée équatoriale.
Les entreprises françaises ont vendu pour 536 millions d’euros de biens au Gabon, selon les chiffres du ministère des Finances, notamment des produits agricoles et alimentaires, des machines et équipements, des biens électriques et électroniques, des équipements informatiques, des biens intermédiaires et des produits pharmaceutiques.
Suite au coup d’État, le groupe minier Eramit, l’une des plus grandes entreprises françaises au Gabon, a annoncé avoir suspendu ses activités « pour la sécurité des salariés et la sécurité des opérations ». Mais il est revenu et a annoncé plus tard qu’il reprendrait ses activités « progressivement ».
Le Gabon recèle d’importantes richesses en pétrole et en manganèse
Eramet emploie 8 000 personnes dans ce pays d’Afrique centrale riche en pétrole, et sa filiale locale extrait le minerai de manganèse, un minéral utilisé pour fabriquer de l’acier et des batteries, des mines de Moanda, la plus grande mine de manganèse au monde.
Le Gabon est le deuxième producteur mondial de manganèse après l’Afrique du Sud, et la société française Komelog extrait 90 % du manganèse du Gabon. Tandis que la société chinoise « CSM HashZad » extrait le reste.
Parallèlement, l’unité Sitrag d’Eramet exploite le Transgabonais, la seule ligne ferroviaire du pays.
TotalEnergy est présent depuis 1928 au Gabon, quatrième producteur de pétrole d’Afrique subsaharienne et membre de l’OPEP.
Elle exploite sept sites d’extraction pétrolière au Gabon ainsi qu’un réseau de quelques dizaines de stations-service, et a investi l’an dernier dans le secteur forestier gabonais.
Morel & Broome, une autre société d’exploration et de production d’hydrocarbures, a indiqué, mercredi 6 septembre, que la situation au Gabon n’avait pas affecté ses sites et que les travaux se déroulaient normalement. Contactée par l’AFP, la compagnie pétrolière Perenco, également présente au Gabon, n’a pas répondu.