Le commissaire européen au voisinage et à l’élargissement, Olivér Várhelyi, s’est rendu en Turquie pour discuter des relations bilatérales et de la coopération. La Commission européenne distribue d’importantes sommes d’argent dans le cadre de l’accord de longue date sur la migration, à la demande de Recep Tayyip Erdogan. La visite de Várhelyi est la première visite officielle d’un représentant de haut niveau de l’Union européenne en Turquie depuis mai dernier.
Bruxelles va donner à Ankara environ 800 millions d’euros pour fournir « un filet de sécurité sociale aux réfugiés les plus vulnérables, dans le cadre des 3 milliards d’euros de financement supplémentaire que l’UE s’est engagée à fournir pour soutenir les réfugiés dans le pays », selon les médias officiels turcs.
La Commission européenne a en outre proposé de débloquer 400 millions d’euros du Fonds de solidarité de l’Union européenne pour aider la Turquie à surmonter les conséquences des tremblements de terre dévastateurs de février.
Le 1er septembre, la Commission a finalisé un accord d’association avec la Turquie. Cet accord donne accès au programme pour une Europe numérique de 7,5 milliards d’euros.
L’argent destiné aux migrants fait partie de l’accord UE-Turquie depuis 2016, qui visait à résoudre la crise des migrants.
Levier de pression sur l’UE
Cet afflux massif s’est produit après que la chancelière allemande de l’époque, Angela Merkel, a déclaré « Wir schaffen das » ou « Nous pouvons le gérer ». Cette phrase de bienvenue est devenue un symbole de la politique de Merkel en matière de réfugiés.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan utilise l’immigration comme levier de pression sur l’UE, et l’accord visait à y mettre un terme. La Turquie avait alors promis de prendre toutes les mesures nécessaires pour stopper le flux de migrants turcs vers les îles grecques. Les migrants irréguliers arrivés sur les îles en provenance de Turquie pourraient ainsi être renvoyés dans leur pays d’origine. Et pour chaque Syrien revenant des îles, les États membres de l’UE accepteraient un réfugié syrien attendant en Turquie.
En échange, ils ont promis à la Turquie un total de 6 milliards d’euros pour améliorer la situation humanitaire des réfugiés dans le pays.
La Turquie reçoit cet argent au moment où les migrants continuent d’arriver sur les îles grecques ou de passer par l’Evros, tout en demandant un changement du fait que l’UE ne lui donne pas plus de fonds pour faire ce qui a été convenu.