Le président de la Chambre nationale des centres de collecte de lait, Hamda El-Aifi, indique qu’il n’y a pas de crise dans la filière du lait. Tandis que le chargé des produits laitiers à l’UTAP, Yahya Massaoud, souligne que le pays a besoin de messages plus rassurants.
Dans une déclaration accordée à l’Agence TAP, jeudi 7 septembre, sur la frénésie des consommateurs quant à l’achat du lait conditionné qui a entraîné une pénurie des quantités offertes par les grandes surfaces, M. Al-Aifi a affirmé que le lait conditionné est disponible en quantités couvrant la consommation quotidienne d’environ 1,9 million de litres de lait conditionné. Un volume qui est très proche de la production de lait frais collecté.
« Les Tunisiens achètent massivement le lait conditionné dans les grandes surfaces commerciales, lesquelles sont contraintes de rationaliser les quantités autorisées à chaque citoyen face aux craintes d’une crise qui a frappé le secteur public l’année dernière », constate-t-il encore.
Selon lui, un stock stratégique de 20 millions de litres de lait conditionné est disponible. Sur lequel le pays compte beaucoup en injectant des quantités sur les marchés. Et ce, afin de répondre à la demande quand le besoin se fait sentir et lors de la baisse de la production et de la collecte et par-delà le recours au conditionnement de ce produit.
A cet égard, il écarte l’idée selon laquelle le manque de lait est dû à une baisse de production de lait que connaît la filière de l’élevage de bétail en Tunisie (de septembre à janvier) et que la Tunisie s’est habituée à ce phénomène naturel.
La filière laitière a actuellement besoin d’un ensemble de mesures gouvernementales couvrant l’ensemble de cette filière (producteurs, fabricants…), poursuit-il.
M. Al-Aifi appelle également à l’augmentation des prix au niveau de tous les circuits de la filière laitière.
Dans la même optique, Yahya Massaoud (UTAP) estime que le gouvernement doit intervenir pour rassurer les agriculteurs. Et ce, en annonçant des hausses des prix de vente du lait frais aux collecteurs. Une cause que l’organisation agricole revendique depuis plusieurs mois.
Il souligne que la filière laitière enregistre une pénurie d’offre en raison de l’absence d’une augmentation en faveur des producteurs. Outre la perte d’environ 500 mille têtes de bétail, entre septembre 2022 et septembre 2023.
A cet égard, notons que le chef du gouvernement, Ahmed Hachani, a appelé, lors d’une séance de travail ministérielle consacrée à l’examen de la situation de la filière laitière, le 6 septembre 2023, à mieux coordonner entre toutes les parties intervenantes de la filière laitière. Et ce, en vue de trouver les meilleures solutions permettant de préserver le pouvoir d’achat du citoyen et la pérennité de ce secteur.
M. Hachani a pris connaissance, à cette occasion, des indicateurs et des statistiques liés à la chaîne de valeur et de l’évolution du coût de production en dépit des défis actuels.
Avec TAP