Le Forum des femmes journalistes tunisiennes a organisé, lundi 11 septembre 2023, une rencontre-débat avec le Docteure Nebras al-Maamouri, présidente de la filiale irakienne de l’Union arabe des femmes journalistes spécialisées et présidente du Forum des femmes journalistes irakiennes.
Cette rencontre, qui a porté sur le thème « Les femmes irakiennes, entre réalité et défis : l’exemple de la femme journaliste », a vu la participation de représentants des médias et d’organisations nationales et internationales; ainsi que d’universitaires et experts en journalisme et en communication, dont particulièrement le Dr Hamida El Bour (directrice de l’Institut de presse et des sciences de l’information de Tunis), Wajha Jabbly (secrétaire générale de la Fédération arabe des femmes tunisiennes), Salwa Ghazouani (directrice générale de l’association de « Article 19 »), Abdelaziz Haj Kacem (ancien directeur général de la Télévision nationale), Ahmed Ounaïs (diplomate et ancien ministre des Affaires étrangères), le Dr Nouha Belaid (membre du Conseil d’administration de la Fédération internationale des journalistes scientifiques basée au Canada)…
La rencontre-débat a été introduite par le Dr Hamida Al-Bour qui a exprimé sa conviction que le Forum des femmes journalistes tunisiennes confirme de plus en plus, à travers ce genre de manifestations, ses objectifs fondateurs. De même, elle a souligné l’importance des échanges et de la coopération entre les femmes journalistes dans les pays arabes.
La femme tunisienne, “symbole d’émancipation et de courage“
Elle a par la suite relevé l’importance d’un débat constructif sur des questions communes, notamment la protection des femmes journalistes dans l’exercice de leurs métiers et l’amélioration de leur statut au sein des rédactions, ainsi que leur présence dans les postes de responsabilité.
Pour sa part, le Dr Nebras Al-Maamouri a entamé son intervention en exprimant sa gratitude envers les organisateurs de cette rencontre et en saluant les femmes tunisiennes qu’elle considère comme des “symboles d’émancipation et de courage“.
Quid de la femme journaliste irakienne
L’interlocutrice a par la suite abordé la situation des femmes irakiennes, à travers l’exemple des femmes journalistes qui ne possèdent pas les mêmes statuts que les journalistes et qui n’ont presque pas d’accès aux postes de responsabilité.
Elle a ajouté que les journalistes irakiennes sont confrontées à l’hostilité et au danger à plusieurs niveaux. Leurs droits fondamentaux sont menacés au quotidien et les agressions et harcèlements sexuels font partie des problèmes qu’elles doivent affronter au quotidien dans l’exercice de leur métier.
Lieu des lieux de la liberté d’expression en Irak
Le Dr Al-Maamouri a abordé ensuite le dossier de la liberté d’expression en Irak qui entrave l’exécution du métier de journalistes et qui prive parfois le citoyen de l’accès à une information libre et crédible.
Concernant le Forum des femmes journalistes irakiennes, le Dr Al-Maamouri a indiqué que ses objectifs sont de regrouper et de défendre les femmes qui exercent ce métier en Irak. Tout en ajoutant qu’il a réussi à avoir une portée internationale; malgré les défis dont particulièrement la modestie des moyens.
La présidente d’honneur du Forum des femmes journalistes tunisiennes, Emna Soula, a de son côté rappelé que cette rencontre est une occasion de connaître la situation des femmes irakiennes après la guerre qui a détruit ce pays frère, ainsi que leur lutte pour leurs droits et leur émancipation.
Elle n’a pas manqué de saluer le rôle des femmes journalistes irakiennes qui ont très largement contribué à l’amélioration des droits de la femme dans le pays.
Amélioration tout de même…
Pour sa part, l’ancien ministre des Affaires étrangères, Ahmed Ounaïes, a estimé que le statut des femmes dans les pays arabes s’est nettement amélioré puisqu’elles bénéficient désormais de leurs droits élémentaires à l’éducation et au travail, rappelant que la Tunisie a été le pays précurseur dans ce sens.
Toutefois, M. Ounaïes insistera sur le fait que le chemin du combat vers l’amélioration générale des conditions des femmes arabes est encore très long et qu’il reste beaucoup à faire, ajoutant que ce genre d’échange permet de se servir de l’exemple tunisien.
… mais du chemin à faire
Quant à l’ancien directeur général de la Radio et de la télévision tunisiennes, Abdelaziz Haj Kacem, il a reconnu qu’il n’est pas facile d’être une femme journaliste dans les pays arabes, particulièrement sur le terrain où les journalistes masculins ont pris l’habitude d’avoir l’exclusivité de la couverture de l’actualité.
Il indique que les femmes journalistes ont dépassé ce stade depuis longtemps en Tunisie, rappelant le rôle qu’elles ont joué dans le développement et le rayonnement de la radio et de la télévision tunisiennes, non pas seulement en tant que journalistes, mais en tant que speakerines, animatrices ou même photographes, camerawomen et réalisatrices…
Cependant, en dépit de leurs compétences, les femmes journalistes sont souvent sous-estimées, d’où l’importance de ce combat de sensibilisation des décideurs à la nécessite de nommer des femmes aux postes de décision.
Abdelaziz Haj Kacem a appelé le Forum des femmes journalistes tunisiennes à multiplier ce genre de rencontres pour que les femmes journalistes débattent de leurs statuts et tirent profit de leurs différentes expériences.
Poursuivre la lutte…
Lors des échanges entre les présents, tous les intervenants ont appelé à continuer à lutter pour les droits fondamentaux des femmes et l’égalité des sexes dans les pays arabes.
Dans le domaine du journalisme, l’objectif principal est d’accroître la sécurité et la protection des droits des femmes dans l’exercice de leur métier et d’augmenter leurs chances d’accéder aux postes-clé dans les rédactions.
Les présents ont enfin appelé les femmes journalistes et autres actrices de la société civile à travers le monde arabe à utiliser de façon croissante les médias et les technologies numériques comme des outils pour promouvoir la parole et le combat des femmes journalistes.
D’après communiqué