Depuis l’annonce faite par les autorités tunisiennes de refuser l’entrée sur leur sol à la délégation du Parlement européen, la réaction d’une bonne partie des eurodéputés ne s’est pas fait attendre. Ils qualifient d' »inexpliquée » cette décision.
Emmanuel Maurel, un des membres du Parlement européen qui devait venir en Tunisie, fait savoir via sa page officielle FB qu’il est à la fois sidéré et triste. Il précise « Un fait grave et rarissime qui témoigne d’une dérive de plus en plus inquiétante du régime de Kaïs Saïed. Cet événement mérite une réponse ferme de la part des autorités européennes. L’Union européenne est le principal soutien du peuple dans la crise économique et sociale qu’il traverse. En tant que représentants des citoyens, nous devons être en mesure de pouvoir évaluer et rendre compte de la situation sur place. »
Pour sa part, la délégation du Parlement européen a condamné via son communiqué officiel la décision des autorités tunisiennes de refuser l’entrée à la délégation de la Commission des affaires étrangères du Parlement européen (AFET). « Cette conduite est sans précédent depuis la révolution démocratique de 2011 ».
Plus encore, elle appelle à l’importance de privilégier le dialogue, y compris sur les questions critiques, le programme de coopération global. Et notamment le renforcement de la démocratie et le soutien financier, comme convenu dans l’Accord d’association UE-Tunisie.
Et de conclure : « Nous restons convaincus, comme l’exige l’UE depuis juillet 2021, que la situation économique et sociale désastreuse en Tunisie, encore aggravée par la crise humanitaire, nécessite de toute urgence un dialogue national global sans lequel les perspectives d’un développement politique et économique stable en Tunisie restent incertaines ».