Jusqu’à 40 millions de tonnes de lithium « or blanc » découverts dans la nouvelle réserve : une aubaine pour l’industrie automobile américaine.
Les États-Unis ont peut-être trouvé chez eux une réponse à la soif croissante de lithium de leur industrie, notamment celle des voitures électriques. Certains chercheurs ont en effet trouvé dans la caldeira de McDermitt, à la frontière entre le Nevada et l’Oregon, ce qui pourrait être la plus grande réserve d’« or blanc » jamais découverte jusqu’à présent.
Selon l’étude publiée dans Science Advances, le gisement pourrait contenir entre 20 et 40 millions de tonnes de lithium. Soit près du double de celui découvert cet été en Bolivie.
Selon la géologue Anouk Borst, cette découverte « pourrait changer la dynamique du lithium à l’échelle mondiale, en termes de prix, de sécurité d’approvisionnement et de géopolitique. Les États-Unis disposeraient de leur propre approvisionnement en lithium et les industries auraient moins peur des pénuries d’approvisionnement ».
Actuellement, la quasi-totalité de la production de lithium est concentrée dans quatre pays : Australie (47 %), Chili (30 %), Chine (15 %) et Argentine (5 %). Les États-Unis peuvent compter sur de bonnes relations avec Canberra. Tandis que l’Union européenne a récemment signé un protocole d’accord avec le Chili. Mais Washington et Bruxelles tentent d’éviter de se retrouver dépendants de l’étranger pour des approvisionnements si stratégiques pour l’avenir.
Ainsi, l’UE travaille sur une stratégie qui prévoit, entre autres, des incitations pour l’ouverture de nouvelles mines de matériaux critiques, dont le lithium. L’Allemagne, la République tchèque, l’Espagne et le Portugal sont les pays du bloc où l’on estime qu’il y a les réserves les plus intéressantes. Bien qu’aucun d’entre eux ne puisse rivaliser jusqu’à présent avec celles découvertes dans la caldeira de McDermitt (au total, les réserves européennes estimées s’élèvent à un peu plus de 5 millions de tonnes).
Exploitation hypothétique
Pour l’industrie américaine, cette découverte est comme une bouffée d’air frais. En juin dernier, Paul A. Jacobson, directeur financier de General Motors, tirait la sonnette d’alarme. Il évoquait le « risque » imminent d’une pénurie de lithium pour la production de véhicules électriques.
Aujourd’hui, la production de ce matériau aux États-Unis est bloquée à 1 % à l’échelle mondiale. Même si les autorités estiment que 12 % des gisements mondiaux pourraient se trouver sur le sol américain.
Le problème est que l’ouverture et l’exploitation d’une mine n’est pas chose facile. Le seul actuellement opérationnel se situe à quelques encablures du gisement nouvellement découvert. Il s’agit de la mine de Thacker Pass. Elle est au centre des protestations écologistes depuis des années, rappelle le journal Europa Today.
Même la NASA s’oppose à l’augmentation de l’activité minière dans cette zone considérée comme fondamentale pour calibrer les mesures de centaines de satellites en orbite autour de la Terre. Malgré cela, Litihum Americas vise à démarrer la production au second semestre 2026. Cette entreprise est détenue par General Motors qui détient l’exclusivité sur le terrain.