L’Union européenne a décidé de lancer une guerre contre les voitures électriques chinoises qui, selon Bruxelles, violent les règles du marché.
La Commission européenne a ouvert une enquête pour déterminer si le bloc devrait imposer des droits de douane pour se protéger des producteurs du géant asiatique, accusés de maintenir les prix bas grâce aux subventions de l’État. C’est ce qu’a annoncé, mercredi 13 septembre, la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, dans son discours sur l’état de l’Union devant le Parlement européen à Strasbourg.
« Les marchés mondiaux sont désormais inondés de voitures électriques chinoises moins chères et leur prix est maintenu artificiellement bas grâce à d’énormes subventions publiques. Cela fausse notre marché. Et comme nous ne l’acceptons pas de l’intérieur, nous ne l’acceptons pas non plus de l’extérieur », a déclaré Leyen sous les applaudissements des députés. « L’Europe est ouverte à la concurrence. Pas à un nivellement par le bas. Nous devons nous défendre contre les pratiques déloyales », a-t-elle ajouté.
Le court-circuit de la voiture électrique chinoise
Selon les chercheurs de Jato Dynamics, au premier semestre 2022, le coût moyen d’un véhicule électrique chinois était inférieur à 32 000 euros, contre environ 56 000 euros en Europe. L’avantage, cependant, n’est pas seulement dû aux subventions, mais aussi au fait que Pékin a un plus grand contrôle sur la chaîne d’approvisionnement des matières premières critiques et leur transformation, un domaine sur lequel il a pris une longueur d’avance sur ses concurrents mondiaux qui désormais (encore une fois) se retrouvent à courir après.
On estime que les constructeurs chinois de véhicules électriques bénéficient d’un avantage de coût d’environ 20 % par rapport à leurs concurrents tels que Tesla.
Les constructeurs chinois, dont BYD, Nio et les ventes de voitures. Xpeng prévoit de s’étendre à d’autres marchés du continent en 2024, tandis que Zhejiang Leapmotor Technology a annoncé cinq modèles destinés aux marchés étrangers, y compris l’Europe, au cours des deux prochaines années. Cette année, 8 % des véhicules électriques neufs vendus en Europe ont été produits par des marques chinoises, contre 6 % l’an dernier et 4 % en 2021, selon le cabinet de conseil automobile Inovev.
Les constructeurs européens courent après le développement technologique du secteur de constructeurs plus avancés, notamment asiatiques mais aussi américains, comme Tesla.
À partir de 2035, la vente de voitures à moteur à combustion sera interdite dans l’UE et la concurrence pour conquérir des parts de marché est très forte. Il faut tenir compte du fait que non seulement dans le domaine des véhicules en général, mais aussi dans la production de composants, la Chine est beaucoup plus avancée alors que l’industrie européenne dépend du géant asiatique.