Les acteurs de la culture de l’olivier en Algérie sont confrontés à une épreuve difficile. A savoir : équilibrer les besoins de consommation locale et les pressions résultant des fluctuations climatiques mondiales.
Durant cette période, le secteur de la production oléicole en Algérie se trouve entre le marteau d’une grave sécheresse et l’enclume du manque de capacités. Ce qui pourrait faire perdre aux agriculteurs l’envie de supporter les ennuis d’une culture qui a perdu de son éclat, comme le montrent les déclarations des responsables.
Les acteurs du secteur agricole seront confrontés à une épreuve difficile au cours de la période à venir pour concilier les exigences de la consommation locale avec les pressions résultant des fluctuations climatiques mondiales.
Bien que le ministre de l’Agriculture, Mohamed Abdelhafedh Hani, ait confirmé que l’oléiculture a connu un saut qualitatif; il souligne que la situation nécessite de renforcer davantage ses capacités de production. Et ce, compte tenu des exigences de la consommation intérieure et des possibilités d’exportation externe. Tout en cherchant à renforcer les mécanismes de conversion.
L’agence de presse algérienne (APS) a cité M. Hani, qui s’exprimait en marge d’un forum sur le plan de développement et de protection de l’olive. « Il est nécessaire d’améliorer la production et de renforcer les mécanismes de transformation dans le système agricole vivrier », déclare-t-il encore.
Si l’on exclut les pays les plus importants du bassin méditerranéen, notamment l’Espagne, première au monde, et la Tunisie dans l’industrie de l’olive et de l’huile, l’Algérie, état pétrolier, devient l’un des pays intéressés dans ce domaine.
En effet, les autorités déploient actuellement de gros efforts pour restructurer et moderniser ce secteur afin d’améliorer la qualité de la production d’huile d’olive et d’augmenter la superficie allouée à la culture de l’olivier.
Renforcement des capacités de production et des mécanismes de transformation
Bien que les olives en Algérie aient commencé à engendrer une production record, les agriculteurs ont été confrontés à de nombreux risques ces dernières années. Compte tenu du manque d’assurance d’une part et du manque de capacités au niveau de la distribution, voire des unités de transformation et de mise en conserve, d’autre part.
Les experts attribuent cela à de nombreux problèmes, notamment la sécheresse et le manque de soutien gouvernemental aux propriétaires d’oliveraies, ainsi qu’aux coûts de production et de main-d’œuvre élevés.
On estime que la culture de l’olivier représente 45 % de la superficie totale des arbres fruitiers. Ce qui la place au premier rang local dans cette zone. Sachant que la production d’huile d’olive a atteint 100 mille tonnes.
Mais M. Hani affirme que le soutien technique et financier fourni par l’État ces dernières années a encouragé les producteurs à étendre les zones de production dans plusieurs régions du pays pour inclure la plupart des wilayas, avec une superficie totale estimée à environ 440 mille hectares.
En outre, il explique que le secteur s’efforce de restaurer la richesse oléicole en plantant davantage de nouvelles zones. De même qu’en intensifiant la culture de l’olivier par l’irrigation. Tout en améliorant les techniques de production et en utilisant mieux la mécanisation spécialisée pour accroître l’efficacité de la production.
Par ailleurs, le président de l’Association algérienne de l’oléiculture et de la culture de l’olivier, Said Bakhtaoui, déclarait précédemment à la radio publique que le pays « possède plus de 68 millions d’oliviers ».
Cependant, il a souligné qu’ils ne produisent que 15 pour cent de leur capacité. Et ce, en raison du manque de capacités techniques, ainsi que de leur présence sur un terrain accidenté. Ce qui rend difficile la tâche de récolter et de la transporter vers les presses désignées.
Il précise aussi que cette agriculture est une source de travail pour environ 135 000 Algériens. Soit 26 pour cent de ceux travaillant dans le secteur dans les zones rurales et villageoises. Alors qu’elle représente 24 pour cent des exportations agricoles annuellement.
Ainsi, le secteur oléicole, qui comprend la culture des oliviers et la fabrication de l’huile d’olive, représente une source de subsistance directe ou indirecte pour plus d’un million de personnes. En plus de fournir 34 millions de jours de travail par an. Ce qui équivaut à 20 pour cent d’emploi dans l’agriculture.
Au final, les statistiques du Conseil oléicole international révèlent que l’Algérie s’est classée au troisième rang du monde arabe en termes de consommation au cours de l’avant-dernière saison. Avec des quantités d’environ 73 millions de litres d’huile d’olive, après la Syrie, dont la consommation atteignait à cette époque 85,3 millions de litres.