Le groupe G77+ Chine – qui comprend environ 100 pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine, soit 80% de la population mondiale – tient un sommet à La Havane, à Cuba, dans le but de soutenir « un nouvel ordre économique international ».
Une trentaine de chefs d’État et de gouvernement participent à la réunion de deux jours (15 et 16 septembre 2023), dont le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, l’Argentin Alberto Fernandez et le Colombien Gustavo Petro.
Une centaine de pays sont représentés, dont l’Iran, le Qatar, l’Angola et l’Inde. La session a été ouverte par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, et le président cubain Miguel Díaz-Canel.
Le Groupe, formé en 1964 par 77 pays, compte aujourd’hui 134 États, tandis que la Chine – qui sera représentée par Li Xi, membre du Comité permanent du Politburo du Parti communiste – y participe en tant qu’observateur extérieur.
La session a pour thème central « Objectifs de développement actuels : le rôle de la science, de la technologie et de l’innovation », mais Cuba, qui assure la présidence tournante du Groupe depuis janvier, a insisté sur la nécessité de promouvoir une classe mondiale plus juste.
Le ministre cubain des Affaires étrangères, Bruno Rodriguez, a déclaré mercredi lors d’une conférence de presse que le projet de communiqué final « critique les principaux obstacles (soulevés) à l’accès au développement pour les pays du Sud » et appelle à « l’adoption d’un nouvel ordre économique international ».
La voix du Sud global
En juillet, Guterres avait souligné devant les journalistes que « le G77 est la voix du Sud global, le plus grand groupe de pays sur la scène mondiale ».
« Le fait qu’autant de sommets aient eu lieu reflète la multipolarité croissante de notre monde », a ajouté le secrétaire général de l’ONU, qui a participé ces dernières semaines au sommet des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) à Johannesburg. et au G20, le groupe des plus grandes économies du monde à New Delhi.
Pour Cuba, l’organisation de cette session est l’occasion de mettre en valeur ses compétences diplomatiques, malgré la situation économique difficile du pays.
La Havane accueille la réunion « en faisant de grands efforts malgré les conditions très difficiles auxquelles est confrontée l’économie cubaine », a commenté le ministre des Affaires étrangères.
La lente reprise économique après la pandémie de Covid-19, le renforcement des sanctions américaines imposées à La Havane depuis 1962 et les faiblesses structurelles internes ont plongé le pays dans une grave crise.
Mais « il est difficile de ne pas reconnaître que malgré les difficultés actuelles, Cuba a été reconnue comme un interlocuteur fiable », commente Arturo López-Levy, chercheur cubain en relations internationales et professeur invité à l’Université de Madrid.
Depuis le début de l’année, Dias-Canel a représenté le G77+Chine à plusieurs réunions internationales, comme en juin au sommet de Paris sur un nouveau pacte économique mondial, et en juillet au sommet entre l’UE et la Communauté des États latino-américains et Caraïbes (Celac) à Bruxelles.