Les protestations annoncées dernièrement par les hommes d’affaires en Algérie ont incité les autorités à annuler les travaux du comité ministériel chargé de demander des comptes aux hommes d’affaires, investisseurs et activistes du secteur de l’approvisionnement, en raison de dossiers liés au gonflement des factures pour la contrebande d’argent à l’étranger, et à exiger qu’ils paient immédiatement les avantages financiers qui leur sont imposés à la suite de la vérification de leurs dossiers. Ainsi, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a décidé d’annuler les travaux de cette commission, qui comprend cinq ministères, notamment les Finances, l’Industrie, le Commerce et la Justice.
Le président Tebboune a informé les membres du bureau élargi du Conseil algérien de renouveau économique (un organe qui comprend des hommes d’ affaires et investisseurs) de la décision, lors de la réception de la délégation mercredi dernier. Cette résolution intervient surtout à la suite d’une lettre controversée envoyée par un deuxième organisme comprenant des hommes d’affaires (la Confédération des entreprises), dirigé par la femme d’affaires Saida Nagza. Laquelle a révélé que les hommes d’affaires étaient soumis aux pressions d’un vague comité ministériel, à travers leurs exigences de versement d’avantages financiers, sans base juridique claire.
Certaines sources qui se sont entretenues avec des médias régionaux estiment que l’annulation des travaux du Comité ministériel pour le règlement amiable est liée à trois faits fondamentaux. Tout d’abord l’absence de base juridique pour ce comité qui définisse clairement son travail. Comme le fait « que sa création et ses travaux n’ont pas été annoncés. Deuxièmement, il y a un différend sur la méthodologie de son travail. Ensuite, des craintes existent que le travail du comité s’écarte d’une manière ou d’une autre ». En plus du sentiment des autorités qu’il y a un climat d’anxiété au sein de la communauté économique, des hommes d’affaires et des milieux politiques qui a coïncidé avec les difficultés sociales et économiques que connaît le pays. Et ce, notamment en raison des prix élevés et des problèmes d’approvisionnement du marché local.
On ne sait pas dans ce contexte si la décision du président Tebboune d’annuler le comité ministériel implique la recherche d’une alternative et d’un autre cadre pour mettre en œuvre l’accord à l’amiable avec les hommes d’affaires et les investisseurs. On ne sait rien non plus du sort des décisions que le comité avait prises, il y a peu, contre des hommes d’affaires. Puisqu »il en avait convoqués certains, en leur demandant de payer des sommes financières dans le cadre d’un règlement à l’amiable, ou avait déférer leur dossier à la justice. De même, que le silence entoure les autres mécanismes que les autorités pourraient activer pour trouver un règlement à l’amiable avec les hommes d’affaires et les investisseurs qui garantit la restitution de l’argent public au trésor public. Et ce, sans nuire à la capacité des intéressés de poursuivre leurs projets d’investissement.