Wahid Ferchichi, professeur de droit et membre de l’Association tunisienne pour la défense des libertés individuelles (ADLI) a affirmé que le pouvoir en place transgresse sa propre constitution dans tous les domaines, qu’ils soient civils, politiques, économiques, sociaux, environnementaux ou de développement. Et ce, lors de son intervention sur les ondes de Mosaïque fm, ce jeudi 21 septembre 2023.
Wahid Ferchichi a fait savoir que le président de la République a clairement inscrit dans la Constitution la liberté d’expression et de la presse. Tout en exprimant que « ces libertés ne sont pas sujettes à une censure préalable […] Cependant, quelques semaines plus tard, les décrets 54 et 55 ont été promulgués. »
De ce fait, il a mis en garde contre le décret 54, qui a eu pour effet de réduire au silence les voix, instaurant ainsi une forme « d’autocensure » pour dissuader les individus de s’exprimer librement.
Par ailleurs, il a précisé que « la propagation de la peur et de l’intimidation est plus préoccupante que l’application de pressions directes. Car la dictature s’enracine lorsque l’autocensure devient monnaie courante », poursuit-il.
En outre, il a mis l’accent sur l’absence du rôle de l' »Assemblée des représentants du peuple […] où tout le monde parle comme s’il exprimait la volonté du président de la République ou ses désirs », martèle-t-il.
Il a conclu : « Tout ce que fait l’Assemblée des représentants du peuple est de valider uniquement les projets présidentiels. »