Le taux d’intérêt directeur de la Banque centrale européenne (BCE) devrait rester à 4% pour les prochains mois. Et ce, étant donné qu’aucune décision sur une nouvelle augmentation ne devrait être prise lors du prochain Conseil des gouverneurs qui se tiendra à Athènes.
Cette évaluation provient d’une interview que le gouverneur de la Banque de Grèce, Yannis Stournaras, a accordé hier au journal allemand Börsen Zeitung. Ce dernier affirmant que le cycle de resserrement monétaire s’était achevé avec la hausse des taux d’intérêt de 25 points de base la semaine dernière à Francfort.
« Notre évaluation est que le niveau atteint aujourd’hui par les taux d’intérêt, s’il se maintient pendant un certain temps, entraînera un retour de l’inflation à l’objectif de 2 % d’ici la fin de 2025. Peut-être même un peu plus tôt ». Ainsi a déclaré la banque centrale grecque, prenant clairement position en faveur d’une pause dans la hausse des taux d’intérêt européens.
« Je préférerais maintenir les taux d’intérêt directeurs inchangés. Il ne faut pas exagérer avec une politique monétaire restrictive. Sinon, il y a aussi des risques pour la stabilité financière. Je suis très inquiet de l’effet boule de neige », prévient le banquier central. En expliquant que « nous n’avons pas besoin de resserrer notre politique au point de causer de graves dommages au système bancaire ou à l’économie ».
Les attentes des 70 économistes ayant participé à une récente enquête Reuters vont dans la même direction. En estimant que la BCE ne relèvera pas davantage ses taux d’intérêt. Toutefois, les taux d’intérêt élevés devraient rester à leurs niveaux actuels au moins jusqu’en juillet; alors que la BCE tente de remettre sur les rails une inflation élevée.
Limite d’endurance 4 %
Les dirigeants du marché bancaire qualifient les niveaux actuels de 4 % de « point de bascule » qui met sérieusement à l’épreuve l’endurance des emprunteurs. Tout en soulignant que ce qui compte désormais est de savoir quand commencera la désescalade des taux d’intérêt.
Bien qu’il n’y ait actuellement aucun signe d’une augmentation significative des prêts non performants, tant dans les portefeuilles des banques que chez les gestionnaires en termes de conformité réglementaire, les régulateurs ont tiré la sonnette d’alarme à plusieurs reprises, obligeant les banques à prendre des provisions plus élevées.
L’initiative prise par les banques au printemps de geler les échéances des prêts hypothécaires à taux variable a joué un rôle important dans la résistance dont ont fait preuve – pour l’instant – les emprunteurs européens.
Pendant cette période, un demi-million d’emprunteurs grecs ont évité une hausse des taux d’un point de pourcentage. A titre indicatif, cela signifie que, pour un prêt logement de 100 000 euros et d’une durée de 20 ans, la mensualité augmenterait de 50 euros/mois.