L’UE devra acheter du gaz naturel liquéfié (GNL) aux Etats-Unis pendant plusieurs décennies après que le bloc a choisi de réduire fortement ses achats à la Russie. C’est ce qu’a déclaré, lundi 25 septembre 2023, Ditte Juul Jorgensen, directeur général de l’énergie à la Commission européenne.
Selon le responsable de l’énergie, la dépendance du bloc à l’égard des approvisionnements en GNL américain devrait persister : « Nous aurons besoin de molécules fossiles dans le système au cours des deux prochaines décennies. Et dans ce contexte, il y aura un besoin d’énergie américaine », a déclaré M. Jorgensen.
Bruxelles vise à améliorer la sécurité énergétique en s’éloignant des approvisionnements énergétiques russes; mais équilibre cela avec des objectifs ambitieux de réduction des émissions de carbone de plus de moitié d’ici 2030. Au-delà de cela, elle vise à atteindre zéro émission nette de carbone d’ici 2050.
Les expéditions américaines de GNL vers l’UE ont plus que doublé l’année dernière
Les projections de M. Jorgensen devraient contribuer à « ouvrir la voie » aux acheteurs européens, qui hésitent à signer des contrats avec des fournisseurs américains au-delà de 2030, selon les analystes.
« Pour les développeurs américains qui tentent de conclure des accords, c’est un signal vraiment positif pour eux », a déclaré Fauzeya Rahman, analyste GNL au sein du cabinet de conseil ICIS.
A cet égard, notons que les expéditions américaines de GNL vers l’UE ont plus que doublé l’année dernière, passant à 56 milliards de mètres cubes (bcm) contre 22 milliards de m3 en 2021. Pendant ce temps, les approvisionnements en gaz naturel russe ne représentaient que 16 % des importations de gaz de l’UE fin 2022.
En outre, en 2021, le gaz russe représentait environ 45 % des achats de gaz de l’UE et couvrait près de 40 % de la consommation totale du bloc. Depuis le début du conflit ukrainien, les exportations de gaz russe vers l’UE ont connu une forte baisse en raison de l’imposition de sanctions occidentales contre Moscou.