Les restrictions commerciales occidentales ont conduit à une utilisation accrue du yuan chinois au détriment du dollar. C’est ce qu’a affirmé la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD).
La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) a averti, mercredi 27 septembre, que le commerce croissant du yuan chinois par la Russie en réponse aux sanctions occidentales pourrait potentiellement éroder la force du dollar américain, selon un récent rapport de Bloomberg.
En effet, la part des billets verts dans les règlements mutuels entre Moscou et Pékin a considérablement diminué au cours des deux dernières années, selon les statistiques officielles.
« Vous voyez que cette augmentation de l’utilisation de la monnaie chinoise se fait au détriment du dollar américain ». Ainsi a déclaré Beata Javorcik, économiste en chef de la BERD, à Bloomberg dans un rapport publié mercredi. Les sanctions « ont également incité les pays à réfléchir à la diversification des monnaies de facturation. Et à long terme, cela pourrait éroder la domination du dollar », a-t-elle ajouté.
Le rapport met également en avant un article universitaire, coécrit par Mme Javorcik, révélant une tendance croissante selon laquelle de plus en plus de pays utilisent le yuan. Ces Etats avaient établi des lignes de swap avec la Banque populaire de Chine et n’étaient pas impliqués dans les sanctions contre la Russie.
Le chiffre d’affaires commercial entre la Russie et la Chine a dépassé les 155 milliards de dollars en janvier-août après avoir atteint des niveaux record en 2022. Les deux pays sont désormais sur le point de dépasser leur objectif de 200 milliards de dollars pour cette année. Et ils restent fermement convaincus que l’atteinte d’un chiffre annuel de 250 milliards de dollars dans le commerce est « absolument réaliste ».
Moscou et Pékin ont intensifié leurs efforts pour réduire leur dépendance au dollar et à l’euro
Le renforcement des liens économiques entre les deux pays a été renforcé par leur engagement commun à effectuer une partie importante des transactions en utilisant leurs monnaies nationales respectives au lieu du dollar américain.
D’ailleurs, Moscou et Pékin ont intensifié leurs efforts pour réduire leur dépendance au dollar et à l’euro dans le commerce mondial, notamment à la lumière des sanctions occidentales imposées à la Russie et du conflit commercial en cours entre les Etats-Unis et la Chine.
La dédollarisation du commerce russo-chinois est pratiquement achevée, selon Georgy Zinoviev, directeur du premier département asiatique du ministère russe des Affaires étrangères.
Il a déclaré ce mois-ci à l’agence de presse RIA Novosti que la part des monnaies nationales dans les paiements russo-chinois augmente rapidement et dépasse actuellement 80 %.