Le statut d’allié majeur des Etats-Unis d’Amérique non membre de l’OTAN n’a pas empêché les relations et la coopération tuniso-américaines de subir un froid polaire. Ce qui risque d’entraîner des répercussions incertaines. Cette situation soulève des préoccupations quant à une possible escalade. Tandis que la Tunisie est confrontée à des enjeux économiques et diplomatiques de plus en plus complexes. Elyes Kasri, analyste politique et ancien ambassadeur, livre une analyse d’ensemble de la situation actuelle.
Elyes Kasri estime que même le mémorandum d’entente sur un partenariat stratégique et global a rapidement abouti à une crise avec l’Europe et à l’interdiction de séjour en Tunisie de députés et de responsables européens.
Et de poursuivre : « Après le niet clair de la Chine et des pays riches du Golfe, en dépit de quelques amabilités purement protocolaires, de servir d’alternative au FMI, il ne reste plus qu’à espérer que les dernières tentatives en direction de la Russie connaîtront un meilleur sort et un dénouement plus concret ».
Avant d’ajouter : « L’enthousiasme que procure l’énergie du désespoir pourrait faire croire que la Russie, en dépit des défis et sanctions considérables auxquels elle se trouve confrontée à la suite de son “opération spéciale” en Ukraine, nous aidera à trouver les moyens, en plus de la conquête de l’espace, de remplacer l’Europe en tant que principal partenaire économique de la Tunisie dans les domaines de l’aide au développement, des exportations, de l’investissement, du transfert de technologies et du tourisme ».
Il conclut : « Il y a lieu d’espérer que ce tilt vers la Russie dans cette conjoncture internationale de polarisation géostratégique et de crise généralisée sortira enfin la Tunisie de sa crise et de son isolement international. Le doute est permis et le réveil pourrait s’avérer brutal ».