L’ancien Premier ministre irakien, Iyad Allawi, a déclaré que les autorités mises en place après la chute du régime de Saddam Hussein en 2003 ont mené des enquêtes et n’ont pas trouvé une seule propriété au nom de ce dernier, y compris l’avion qu’il utilisait pour ses voyages.
Il a ajouté, dans le cadre de la série « Se Souvient » réalisée par le quotidien arabophone basé à London Asharq al-Awsat, que la « préoccupation de Saddam était le pouvoir, pas l’argent, et qu’il n’a jamais touché à l’argent illicite parce qu’il était conservateur ». Il a également confirmé que Saddam Hussein avait dirigé une équipe de résistance contre l’occupation américaine.
M. Allawi a mentionné que malgré ses blessures personnelles suite à une tentative d’assassinat par le régime, il a refusé de rendre visite à Saddam après son arrestation « pour ne pas le voir entre les mains des soldats de l’occupation et parce que les traditions ne permettaient pas la moquerie ». Il a souligné que le leader kurde Masoud Barzani avait également refusé, « car la moquerie ne fait pas partie de nos coutumes ».
M. Allawi a parlé en détail de la tentative d’assassinat à Londres avec « l’arme du régime », qui a été commise. Il a mentionné que les auteurs s’étaient infiltrés la nuit dans la morgue pour s’assurer de sa mort. Il a raconté que les autorités irakiennes, avec l’aide des Américains, avaient attiré l’officier exécutant (M. A. J.) depuis la Turquie et l’avaient conduit en prison, où il est décédé des suites d’un cancer.
Une confession tardive
Il a déclaré que « l’Amérique a détruit l’Irak » et que l’Iran « était son partenaire ». L’intervenant note qu’il n’avait jamais visité l’Iran et avait refusé « l’ingérence de la présidence du gouvernement étranger ». L’ancien Premier ministre a cité les conseils qu’il avait reçus lors de sa visite à Téhéran de Vladimir Poutine, de Bachar al-Assad et du cheikh Sabah Al-Ahmad. Il a révélé que le président américain actuel, Joe Biden, avait intercédé à plusieurs reprises auprès de lui sous l’administration Obama pour le convaincre de renoncer à son droit en faveur du maintien de Nouri al-Maliki à la tête du gouvernement, pour satisfaire l’Iran, et avait essayé de le séduire en lui offrant la présidence de la République.
Il a également révélé qu’il avait refusé une offre du commandant du Corps des gardiens de la révolution islamique, le général Qassem Soleimani, d’être le leader des chiites en Irak, en répondant : « Je suis irakien, arabe, laïc ».
Pour rappel, Iyad Allawi fut le Premier ministre du gouvernement intermédiaire de l’après Saddam Hussein en 2004. Le , il est nommé vice-président de la République, fonction qu’il occupera avec Nouri al-Maliki et Oussama al-Nujaïfi.